Pluie

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Ayant toujours eu l’intention de compléter les volumes de Sur champ de sable  par des livres indépendants mais complémentaires, par exemple des livres sur des personnages (comme L’Oiseau-loup), j’ai pensé qu’il serait intéressant de rassembler les textes sur la pluie que j’avais écrits au fil des années. J’ai vite constaté qu’il était impossible sur un pareil thème de garder les textes longs : en somme, il fallait en revenir à l’essentiel, le quatrain, un minuscule tableau donnant une idée de l’immensité du monde – quelque chose comme le haïku à la française (j’ai toujours pensé que le haïku en français était une forme flasque et qu’il était en revanche possible d’employer le quatrain, base de la poésie baroque qui est elle-même la base de Sur champ de sable). Ces considérations m’ont amenée à construire un volume en quatre parties de quatre fois quatre quatrains, puis, par des détours dont je serais d’autant plus incapable de rendre compte qu’ils ont pris l’apparence d’une évidence immédiate, d’appuyer ces quatre séquences sur des images – des aquarelles dans la continuité de l’illustration de couverture, me suis-dit au début. 

Hélas, j’avais peint cette illustration de couverture pour qu’elle réponde à celle du recueil intitulé Orbe par André Markowicz…

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J’ai travaillé sur le quatrain et lui sur le sonnet (deux formes aussi modernes que possible, quoi que l’on puisse en penser). Je ne pouvais pas compléter Pluie par des aquarelles sans compléter Orbe de la même manière, mais Orbe n’avait nul besoin d’illustrations. Et donc que faire ? 

Pour finir, un jour d’orage, j’ai photographié la pluie par la lucarne du grenier de ma maison natale et j’ai ensuite retravaillé ces photos avec l’imprimeur, travail tout à fait captivant.

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C’est cette relation du texte et de l’image qui fait la nouveauté de ce livre par rapport aux autres livres des éditions Mesures, et c’est bien dans cette direction que j’ai l’intention de poursuivre.