Les Contes de Basse-Bretagne de Luzel viennent de m’arriver en format de poche. Heureuse nouvelle car j’avais passé l’année 2007 à donner une édition des contes de Basse-Bretagne et de Haute-Bretagne pour la collection « Les grandes collectes ». Je n’avais pas mesuré la difficulté du travail dans le cas de Luzel et Sébillot — il fallait relire des centaines de contes, choisir parmi des dizaines de variantes de contes types et ne pas risquer de lasser le lecteur en donnant des contes dont les personnages et les motifs pouvaient sembler trop proches.
Il en est résulté quatre volumes, les Contes de Haute-Bretagne de Sébillot, les Contes de Basse-Bretagne de Luzel et deux volumes auxquels je tiens particulièrement, Fantômes et dames blanches (la collecte de contes fantastiques de Luzel) et Fées des houles, sirènes et rois de mer (l’étonnante collecte de Sébillot sur la côte nord de la Bretagne, la saga des fées des grottes de la mer — une collecte unique au monde…). Les deux derniers volumes sont chroniquement épuisés. Les deux premiers l’étaient aussi. Plutôt que de les réimprimer, l’éditeur a décidé de les faire passer en collection de poche.
Les Contes de Haute-Bretagne ont reparu cet hiver.
J’attendais avec impatience les Contes de Basse-Bretagne car les deux volumes sont complémentaires. Lorsque j’ai étudié ces deux collectes, j’ai été frappée par la différence de traitement pour les mêmes contes types dominants et j’ai donc composé les volumes en miroir.
Les Contes de Basse-Bretagne sont une introduction à l’édition des œuvres de Luzel en 17 volumes que j’ai donnée aux Presses universitaires de Rennes : la base de données qui figure à la fin permet de retrouver les contes dans les 12 volumes de contes de cette édition. C’est une introduction et un outil de travail mais aussi un livre qui donne des chefs d’œuvre du conte. Même après avoir édité les contes de Luzel, je n’avais pas assez pris en compte l’importance des grands contes merveilleux. Cela, je l’ai mieux saisi en publiant les Contes et légendes des régions de France. L’œuvre de Luzel est vraiment exceptionnelle. Celle de Sébillot aussi d’ailleurs : la différence est que j’ai donné une édition méthodique de la collecte de Luzel, ce qui m’a valu l’exécration des nationalistes, et que celle de Sébillot est en déshérence. Un fait qui, à soi seul, en dit plus long que de longues démonstrations.
J’avais déploré la reparution en collection de poche des volumes de la collection « Les grandes collectes » et, finalement, les livres sont tout aussi lisibles, plus légers, avec une maquette plus élégante : un exploit de Laurence Morvan, de Thierry Jégu et de la CPI Firmin-Didot (et je suis reconnaissante à mon éditeur de faire travailler un imprimeur français, et l’un des héritiers de la grande tradition de l’imprimerie).
Bonjour Françoise,
Dans ses Contes populaires de Basse-Bretagne, François-Marie Luzel indique que tous ses contes « ont d’abord été recueillis dans la langue où ils m’ont été contés, c’est-à-dire en breton. »
Je prépare en ce moment un livre sur les collecteurs de contes français et j’aurais voulu savoir si les manuscrits de Luzel pouvaient être consultés quelque part (peut-être aux Archives départementales des Côtes-d’Armor ?).
Cordialement,
Léa
Bonjour,
Si vous souhaitez rédiger une étude au sujet de la collecte de Luzel, il me semble que le mieux serait de commencer par prendre connaissance de l’édition que j’ai donnée aux Presses universitaires de Rennes. Vous y trouverez toutes les indications nécessaires.
http://www.pur-editions.fr/collection.php?idColl=48&idDom=4
Il faudrait surtout lire la biographie de Luzel qui évoque précisément la transcription des contes. Elle est aussi disponible aux PUR.
Je viens de publier une synthèse de ce travail.
http://francoisemorvan.com/parution-des-contes-de-bretagne/
Vous avez certainement vu que j’ai publié les collectes majeures du domaine français en donnant des exemples des textes originaux. Je rédige justement une étude à ce sujet.
Bonnes recherches !