Fureur

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*Je publie sur le site Mediapart un article intitulé « Contre la charte des langues régionales ».

Cet article, comme de coutume, provoque la fureur des militants nationalistes. Et, comme de coutume, à aucun moment le débat ne porte sur les faits mais sur ma personne (et sur la France accusée de tous les maux).

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Les faits sont très simples :


— La charte a-t-elle été rédigée par un lobby ethniste ? 
— Fait-elle partie d’un ensemble visant à faire reconnaître des groupes ethniques en Europe ? 
— Imposerait-elle l’usage de 75 langues (en plus du français) dans la vie publique de la France ?

La réponse est oui. Nul ne contredit d’ailleurs les faits avancés. 
L’argumentation en réponse est toujours la même, et d’une indigence constante :
1. Elle voit des nazis partout, les jacobins sont des nazis qui veulent la mort des langues, et la France est coupable de ne pas ratifier la charte.
2. Enfin, revient l’éternel gémissement : « Madame Morvan, pourquoi tant de haine ? »
3. Ensuite viendra la réponse : l’antibretonisme dû à la paranoïa. 
Ce qui caractérise la rhétorique nationaliste, c’est sa manière de décontextualiser les faits. Ils sont mis comme en flottaison libre pour être mêlés à d’autres, plus vagues, et venir servir les lieux communs attendus. En l’occurrence : la haine de la République tueuse de langues. 
Les faits étant dissous, le problème n’existe plus, et la charte peut être ratifiée comme elle doit l’être pour obéir aux directives du conseil de l’Europe, lequel a dressé la carte de l’Europe des ethnies aux langues minorisées. 
Faisant partie de l’ethnie bretonne à la langue minorisée, j’observe que, d’après cette carte, la langue minorisée de l’ethnie voisine, à savoir le gallo, a totalement disparu, englobée dans une grande ethnie celte. C’était bien le projet de Breiz Atao. 

Je trouve donc légitime de s’étonner que des élus de gauche approuvent un tel projet. 

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PETITE NOTE COMPLÉMENTAIRE 
J’avise les nazillons admirateurs de Breiz Atao et fanatiques partisans de la Charte que, l’arabe et le yiddish comptant au nombre des 75 langues de France destinées à être pratiquées dans la sphère publique, il faudra qu’ils assument leur choix si elle est ratifiée. 
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SUITE DU NON-DÉBAT
Il apparaît que les Juifs sont derrière la publication de cet article…  J’attends maintenant l’apparition des francs-maçons. 
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Curieusement, cette fois-ci, ce sont les occitanistes les plus déchaînés.

Ils me traitent de « tueuse de langues » (et, bien sûr, de raciste, comme de coutume) au motif que le droit de chacun de pratiquer sa langue dans la sphère publique est imprescriptible, comme l’indique la charte.

Les occitanistes  sont pourtant les plus mal placés pour accuser les autres de vouloir tuer des langues puisque ratifier la charte serait substituer l’occitan, fabrication politique totalement artificielle (comme le breton surunifié), aux langues d’oc : le gascon, le limousin, l’auvergnat, le provençal sont éliminés.

Plus de langues d’oc mais une flopée de langues d’oïl : gallo, normand, picard, lorrain, franc-comtois, bourguignon-morvandiau, poitevin-saintongeais.

S’agit-il de défendre des langues ou de faire reconnaître un vaste groupe ethnique occitan ?

Je  reçois à ce sujet une étude très intéressante.

Langues d’oc, langues de France

 

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SUITE DU NON-DÉBAT

 

Eh oui, les occitanistes sont les plus vindicatifs, cette fois-ci.

Un certain Jean-Pierre Cavaillé se charge de fournir une argumentation au nom d’un énigmatique « Nous » incarnant le Bon Sens.

De réponse, il n’y en a pas puisque j’incarne le Mauvais Sens, à savoir une théorie conspirationniste par lui-même inventée pour éviter de répondre.

Le conspirationnisme est très utile : au lieu de vérifier si les faits sont exacts (en l’occurrence, l’histoire de l’UFCEE à l’origine de la Charte), on les balaye d’un mot.

Sur cette base, son texte donne ça :

http://blogs.mediapart.fr/edition/les-invites-de-mediapart/article/290613/la-theorie-du-complot-ethnique-de-la-charte-des-langues-regionales

Ce qui frappe, à lire les productions des défenseurs des langues régionales, c’est une espèce de violence haineuse — une violence haineuse doublée d’une grossièreté machiste rendue particulièrement sensible ici par le ton pontifiant de l’auteur, car, aussi invraisemblable que cela puisse paraître, ce texte émane d’un historien professeur à l’EHESS. Une telle verbosité pour ne rien dire, et avec une telle prétention !

 

J’exerce mon droit de réponse :

http://blogs.mediapart.fr/edition/les-invites-de-mediapart/article/050713/langues-regionales-la-theorie-du-complot-paravent-du-confusionnisme

 

Pfouh ! que de temps perdu ! 

Mais, après tout, peut-être pas si perdu que ça.

J’ai reçu beaucoup de messages furieux, qui disent à eux seuls par leur ton hystérique la certitude d’aboyer avec la meute pour défendre un os fictif, un crédo politique, une illusion présentée comme un avenir qui se dérobe.

Je citerai tout de même l’un de ces messages car il les résume tous. On le trouvera dans la rubrique « Commentaires ». Il n’émane pas d’un anonyme (chose exceptionnelle) mais d’un autonomiste ou indépendantiste de gauche, écologiste, et qui, à ce titre, regrette que la guillotine ne soit plus en usage, ce qui permettrait aux authentiques Bretons de me couper la tête au nom de la démocratie.

« iliou marc dit :
 
Bonsoir Madame,
vous êtes connue depuis longtemps pour être une anti bretonne primaire et jacobine de la pire espèce! quand est ce que vous allez cesser de déverser votre venin anti breton sur notre pays! si vous n’êtes pas contente d’y vivre barrez vous on ne vous retiendra pas à moins que vous ne soyez une vulgaire parisienne accrochée à votre capitale des soit disants « pays des droits de l’homme » qui passe son temps à faire la morale dans le monde entier, à demander son exception culturelle, et à ne pas respecter nos droits sur le sol soit disant français et à vouloir acculturer les peuples.
Je n’ai aucune considération pour votre prose digne de Robespierre et vous souhaite de finir de la même façon! dommage la guillotine n’est plus en service mais il y a des moments ou on le regrette comme dans votre cas irrécupérable pour la démocratie! »

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Sur ce s’achève pour moi cette tentative de débat sur la Charte des langues régionales.

Elle n’aura pas été totalement inutile puisqu’elle aura montré comment la faiblesse idéologique de la gauche aura servi le fanatisme menant de l’extrême droite à l’extrême gauche — les menaces de mort les plus explicites provenant, en l’occurrence, d’un doux écologiste illuminé par la certitude de sa foi en une Bretagne enfin pure et donc débarrassée de ma personne.

 

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PS : Et, ce jour (15 juillet)  30 sur 31 députés « bretons » (c’est-à-dire de Bretagne et de Loire-Atlantique — le seul qui ne signe pas est Michel Ménard, député de Loire-Atlantique) appellent à modifier la loi pour ratifier la Charte !

Aveuglement, incompétence, lâcheté ?…

 

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Je publie en retour un article de synthèse qui est repris sur plusieurs sites.

 

 

 
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Une réponse à Fureur

  1. iliou marc dit :

    Bonsoir Madame,

    vous êtes connue depuis longtemps pour être une anti bretonne primaire et jacobine de la pire espèce! quand est ce que vous allez cesser de déverser votre venin anti breton sur notre pays! si vous n’êtes pas contente d’y vivre barrez vous on ne vous retiendra pas à moins que vous ne soyez une vulgaire parisienne accrochée à votre capitale des soit disants « pays des droits de l’homme » qui passe son temps à faire la morale dans le monde entier, à demander son exception culturelle, et à ne pas respecter nos droits sur le sol soit disant français et à vouloir acculturer les peuples.
    Je n’ai aucune considération pour votre prose digne de Robespierre et vous souhaite de finir de la même façon! dommage la guillotine n’est plus en service mais il y a des moments ou on le regrette comme dans votre cas irrécupérable pour la démocratie!

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