Dernière répétition de L’Oiseau-loup au TNP à Villeurbanne : la représentation aura lieu demain. Sauf que, bien sûr, ce sera une représentation sans public, réservée à quelques rares élus : la mise en jeu du texte est autorisée comme exercice pédagogique mais interdite aux spectateurs.
Il faut remercier Jean Bellorini d’avoir décidé de maintenir ce qui devait faire partie des spectacles prévus en mars pour que le théâtre, bien que fermé, reste ouvert – et ouvert à une expérience sans précédent, associant les élèves du Théâtre de l’Iris à la découverte d’un texte contemporain, ou plutôt pas même contemporain puisque encore sans existence, et qui ne prendra existence qu’après être passé par leurs voix.
L’Oiseau-loup est un récit qui s’inscrit dans la suite de Sur champ de sable, un livre qui sera publié aux éditions Mesures l’an prochain. J’en ai donné un condensé en une heure, et les élèves s’en sont emparé avec une gravité, une attention et une capacité à donner à entendre, comme le disait André Siniavski, « des voix dans un chœur » vraiment impressionnantes.
J’ai cette chance de pouvoir mettre le texte à l’épreuve et de le découvrir à neuf par le regard de jeunes comédiens… une chance incroyable, surtout en cette période d’étouffement du spectacle vivant.