La gigue du père Fouettard et la berceuse du marchand de sable

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Deux livres qui paraissent le jour où, sur ordre du gouvernement, toutes les librairies ferment, qui aurait cru vivre cette aventure ?

Les deux livres les plus importants de la collection Coquelicot sont pourtant parus, et j’ai même eu la chance de recevoir mes exemplaires d’auteur dans le dernier colis qui me soit parvenu.

Ils sont très beaux, doux, légers, fins, illustrés avec soin et je peux dire qu’il faut rendre hommage à Pierre Favreau qui, en plus, comble d’ironie et encouragement à la flemme, avait travaillé comme un fou pour rendre ses images à temps… 

Depuis des années, Christine Morault, qui dirige avec Yves Mestrallet les éditions MeMo, cherchait un illustrateur pour ces deux livres écrits en miroir. Il fallait que cet oiseau rare soit sensible à la poésie, capable de s’inscrire dans la suite des trois premiers livres (illustrés par Florie Saint-Val, Irène Bonacina, Julia Woignier qui toutes avaient donné le meilleur de leur talent) et, plus difficile encore, capable de rendre tout à la fois la douceur des berceuses et l’humour féroce des chansons atroces… 

Encore tout cela n’était-il rien : une illustratrice tchèque avait été élue, puis récusée, car il fallait d’abord et avant tout être capable de rêver à partir de personnages et de thèmes qui hantent l’imaginaire des enfants de France, sans même qu’ils s’en doutent, et ce qui importait dans la représentation de ces personnages était ce qui n’était pas dit. 

Plus difficile encore, du père Fouettard au marquis de Carabas, ces personnages que tout le monde connaît sans les connaître supposaient que l’illustrateur accepte la part d’angoisse des rêves d’enfant et jongle avec l’humour. Et là était bien l’essentiel…

Enfin, Pierre Favreau s’y est risqué et, pour la première fois, alors que d’habitude l’auteur a juste à constater quel illustrateur a été choisi et comment il a interprété son texte, j’ai été consultée… De cette expérience unique de concertation libre entre l’éditeur, l’auteur et l’illustrateur sont nés ces livres qui sont vraiment ceux auxquels je tiens le plus. 

Hélas, ils existent sans exister. 

Ne les commandez pas sur amazon, attendez qu’une vraie librairie rouvre…

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2 réponses à La gigue du père Fouettard et la berceuse du marchand de sable

  1. je note les deux titres et les obtiendrai de mon libraire habituel, dès qu’il rouvrira. Portez-vous bien.

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