Affaire Drezen : déculottade

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Au beau milieu de la polémique déclenchée par le fils de Youenn Drezen qui nie l’antisémitisme de son père, l’historien autonomiste Kristian Hamon se fend d’une « lettre ouverte » à moi adressée. 

Cette « lettre ouverte » assez comique par le ton employé (on croirait ces dialogues de la comtesse de Ségur où l’on s’échange des « Madame » « Môssieur » sur un ton ulcéré — mais bon, nous ne sommes pas là pour étudier le style des nationalistes bretons) avait surtout le mérite incongru d’appeler à lire ce qu’il avait lui-même écrit dans son premier livre au sujet de l’antisémitisme de Drezen. 

La réponse était : rien. 

Mieux encore, il y présentait en conclusion les déchaînements racistes, antisémites, antifrançais de Drezen, Hemon, Eliès, Langlais et tant d’autres dans la presse nazie comme « quelques dérapages littéraires du plus mauvais effet ». 

Mortifié d’avoir à relire sa prose, Kristian Hamon, qui a la mémoire courte, ce qui est dommageable pour un historien, répond par une nouvelle déculottade : puisque c’est comme ça, je retire ma « lettre ouverte ». 

Habituée aux méthodes des nationalistes, j’avais pris soin de la donner en PDF ; les lecteurs peuvent donc en prendre connaissance en même temps que de ma réponse. 

Cela augmentera le nombre des 76 000 lecteurs qu’à l’en croire, je lui ai fournis. 

On observera que le militant nationaliste, face à une femme qui ose lui opposer des arguments factuels, se dispense de répondre : il dispose d’un argument massue, à savoir qu’elle agit par amour pour lui. Soit c’est de la haine, soit c’est de l’amour, et le charme du militant étant forcément très grand, la conclusion s’impose. 

En 2012, après avoir subi pendant deux ans ses attaques sur le Forum de la Seconde Guerre mondiale, j’avais fini par répondre. Incapable d’opposer le moindre argument en réponse, il s’était, de même, retiré (je reprends son mot) — ainsi ma réponse avait-elle été censurée et tout débat interdit

Ses attaques ayant repris, j’ai pu démontrer qu’il avait volontairement dissimulé la présence des tortionnaires du Bezen Perrot à Bourbriac en recopiant deux documents sans mention de source après avoir coupé les passages qui évoquaient la présence du Bezen.  

Le problème est bien que ces militants — mis en place par le mouvement breton pour occulter les recherches qui risquaient d’avoir lieu lorsque les archives s’ouvriraient — font autorité, quelle que soit la médiocrité de leurs productions. 

L’affaire Drezen aura eu aussi le mérite de montrer le machisme du mouvement breton, cet indécrottable machisme hérité de Breiz Atao, cet humour gras et pontifiant qui était précisément celui de Drezen.

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