Les fables de Tolstoï

De retour sur son domaine de Iasnaïa Poliana après avoir démissionné de l’armée, Tolstoï a ouvert une école pour alphabétiser les enfants des paysans. Au fil des années, il a écrit des fables, des contes, des récits destinés aux enfants, textes qu’il a rassemblés, à la fin de sa vie, dans ses quatre Livres russes de lecture auxquels il tenait plus qu’à ses autres œuvres, à en croire divers témoignages. 

L’arrière-petit-fils de Tolstoï a demandé au peintre (mais pas que peintre) suédois Jockum Nordström d’illustrer un choix de fables de son grand-père. Je n’avais jamais entendu parler de Jockum Nordström et ç’a été un plaisir de découvrir ses collages, ses aquarelles, ses sculptures de papier, bref, un monde plein de délicatesse et comme pris à l’instant de disparaître. 

Ce sont les illustrations de Jockum Nordström qui ont fait que nous avons aussitôt, André Markowicz et moi, accepté de traduire ces fables de Tolstoï. 

Pour moi, il était particulièrement intéressant de comparer le traitement de la fable par Tolstoï et par Marie de France. Pour Marie de France, comme pour La Fontaine, ce qui importe, c’est la ciselure du vers, l’humour et la morale incisive. Pour Tolstoï, la prose est suffisante et la visée pédagogique toujours présente, même implicite en l’absence de morale finale. Les personnages s’accordent bien avec les petits découpis de Jockum Nordström qui surgissent comme autant d’apparitions. 

Le livre est paru la semaine dernière. 

Il doit être lu à voix haute car les textes se fondent parfois avec la couleur, ce qui peut déconcerter les enfants. Pour en avoir un petit exemple, cherchez le nom des traducteurs en quatrième de couverture… 

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