Les fables de Marie de France

Je viens de recevoir les actes du colloque Marie de France fabuliste colloque placé sous la direction de Jeanne-Marie Boivin et Baptiste Laïd et qui m’avait donné l’occasion de poser le problème de la traduction de la poésie médiévale. C’est ce que résume joliment Jeanne-Marie Boivin en introduction à ma communication (qui clôt le volume) :

« Le choix de traduire le vers par le vers permet de respecter nombre de qualités du texte en ancien français : musicalité, brièveté, humour, rapidité, clarté, là où les traductions en prose comme celle de Ch. Bruckner proposent un texte très littéral qui a son utilité, mais dont disparaît une grande part du travail original. »  

C’est, à ma connaissance, la première fois que cette méthode de traduction, jugée hérétique au point que ma traduction des Lais et des Fables n’existe tout simplement pas aux yeux des universitaires, bénéficie d’une reconnaissance officielle. Il faut d’abord saluer l’ouverture d’esprit de Jeanne-Marie Boivin qui a fait partie des hardies pionnières à l’origine de la découverte des fables de Marie, longtemps si décriées. 

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4 réponses à Les fables de Marie de France

  1. Philippe Chartreux dit :

    Bonjour Françoise,

    Une fois de plus, je découvre – grâce à ce site – l’existence de textes et d’écrivains précieux et enrichissants.

    Merci beaucoup pour tout ce travail.

    Très amicalement

  2. Jean HENRY dit :

    Rester fidèle au texte, à son sens mais aussi à son rythme, c’est ce que nous avait expliqué la belle dame qu’était Emanuèle Baumgartner quand j’étais un de ses étudiants à Paris X Nanterre au début des années 80… Merci Françoise pour ce beau travail

    • Françoise Morvan dit :

      Merci ! Oui, la traduction des Fables de Marie de France était une expérience à la fois drôle et passionannte, d’autant que ces fables étaient ignorées ou objet de mépris… J’ai eu de la chance que les éditions Actes Sud acceptent de les publier en complément des Lais, ce qui ne serait sans doute plus possible à présent. Mais, alors que le silence le plus total avait accompagné leur publication, voilà que des militantes féministes se sont rendu compte que Marie était une femme et une horrible traduction accompagnée d’illustrations hideuses est parue l’an passé et a obtenu une publicité stupéfiante : soudain, miracle, les fables étaient découvertes et venaient servir la cause des Femmes ! Le traducteur et l’illustrateur embauchés par les éditrices féministes ont ainsi réduit à néant mes efforts pour mettre en lumière la finesse et la poésie des fables de Marie. Une mauvaise traduction en vers est pire qu’une traduction universitaire sans prétention. En tout cas, j’ai pu m’expliquer un peu (pour la première fois) lors de ce colloque.
      Merci pour ces commentaires !
      Amitiés,

      Françoise

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