À mon retour, je trouve une invitation à voter pour des acteurs et des spectacles dans le cadre de la résurrection des Molières : ayant été moliérisée (quoique in absentia), j’ai un droit de vote. J’observe que la résurrection des Molières s’accompagne d’une disparition du Molière de la traduction… ou plutôt de la traduction déjà trahie sous le terme d’adaptation… Lorsque j’ai protesté que nous avions reçu le Molière du meilleur adaptateur pour Platonov qui n’était pas du tout une adaptation mais une traduction, il m’a été répondu que, depuis longtemps, les traducteurs tenaient à être désignés comme adaptateurs… Incroyable ? Mais non : l’adaptateur a tout de même un petit rôle créateur, une petite touche d’inspiration, même si, bien sûr, c’est un sous-auteur. Le traducteur, lui, n’est rien. Je me souviens de ce journaliste qui, pour commencer un entretien, posait à André Markowicz la question clé : ça ne vous ennuie pas de n’être qu’un second couteau ?
La disparition du Molière de l’adaptateur arrive à point après l’épisode du Balcon.