J’ai traduit six livres de Samouil Marchak. Deux d’entre sont toujours inédits et les quatre autres sont devenus introuvables (c’était une très belle édition, Quant la poésie jonglait avec l’image, un chef d’œuvre des éditions MeMo, hélas, épuisé depuis des années). Le livre, sous ce titre que je n’avais pas choisi, contenait la traduction de quatre poèmes, Le Cirque, La Glace, Hier et aujourd’hui, Le Rabot.
J’ai également traduit L’Étourdi mal dégourdi et Enfants sauvages enfants en cage (ce sont les titres que j’ai trouvés) mais je n’ai pas d’éditeur, donc encore des traductions introuvables…
Marchak est le plus grand poète russe pour enfants. Ses livres sont autant de fables allègres qui laissent transparaître une dénonciation terrible de la dictature qui, allait s’aggravant d’année en année. Lui qui faisait vivre des illustrateurs et des auteurs en proposant leurs projets les a vu disparaître, arrêtés les uns après les autres, tandis qu’il survivait en faisant des traductions. Des millions d’enfants russes connaissent ces poèmes par cœur mais ils sont à peu près inconnus en France.
Il va de soi que ses livres ont été édulcorés au fil des années, tant leur contenu, même dissimulé, se laissait entendre. Ce que nous essayons de faire connaître, André Markowicz et moi, en donnant des lectures illustrées de ses poèmes, c’est la version originale, avec la musique du russe et la musique des couleurs. Nous faisons à présent des lectures en images de ces textes, faute de pouvoir les donner à lire.
Ces lectures s’inscrivent dans le cadre du cycle organisé par le Théâtre du Nord à Lille.