La traduction du lycée au théâtre

Tout avait commencé au TNP à Villeurbanne par une rencontre baptisée master class, selon la terminologie désormais admise, avec des professeurs de toute l’académie. Nous venions alors de terminer la traduction des Sonnets de Shkespeare et je devais écrire un spectacle qui serait donné à la Scala pendant le Festival d’Avignon. J’ai proposé aux professeurs de tester mon projet en donnant librement leur avis. La rencontre était vraiment passionnante et j’ai pu procéder aux modifications qui s’imposaient. Par  la suite, le spectacle a été donné à plusieurs reprises à Avignon et à Paris. 

Au nombre des professeurs se trouvait Anne Robatel qui enseigne l’anglais en classes préparatoires. Elle a proposé de poursuivre l’expérience avec les élèves et, chose vraiment extraordinaire, elle a réussi à rassembler des élèves (volontaires) de toutes les classes du lycée Édouard Herriot, de la seconde à la khâgne. Nouvelle expérience, si passionnante que les élèves ont décidé de la prolonger en donnant un spectacle.

Cette année, poussant plus loin la difficulté, elle s’est associée avec plusieurs collègues pour proposer aux élèves des rencontres sur la traduction : d’abord, ma traduction de Roméo et Juliette qui vient de paraître aux éditions Mesures, puis ma traduction du Roi Lear (pièce qui est au progamme de l’ENS-Ulm pour les anglicistes) et, pour élargir le champ, des lectures d’un lai de Marie de France et des sonnets extraits de Clair soleil des esprits qui vient aussi de paraître aux éditions Mesures et prolonge les Sonnets, Roméo et Juliette et Le Roi Lear. Pour commencer, nous nous sommes retrouvés au Théâtre des Célestins…

Cette année encore, les très savants étudiants de khâgne et les élèves du cours de théâtre ont participé avec la même attention à cette nouvelle expérience. Beaucoup de travail et beaucoup de temps pour les professeurs qui ont organisé ces rencontres, mais aussi l’impression que ce (très beau) lycée (où l’on continue de rendre hommage à la Résistance et à Lucie Aubrac qui y enseignait) était un lieu de partage, ouvert à des recherches qui, partant des voies toutes tracées du programme, permettent de les prolonger et de découvrir d’autres voies. C’était très sérieux, très drôle et très joyeux.  

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