Nazis et terroristes

Ces jours derniers, j’ai relayé sur le site du Groupe information Bretagne deux courageuses protestations contre la réhabilitation de militants nationalistes bretons engagés dans la collaboration avec les nazis. 

D’abord, la protestation de deux élues de Trégastel contre l’exposition en hommage à Marcel Le Toiser, protestation qui n’a pas du tout empêché l’exposition des toiles ringardes de ce nazi et a abouti à la stupéfiante déclaration du maire de Trégastel : « Faudrait-il condamner les pamphlets de Céline ? » De Le Toiser à Bagatelles pour un massacre, toute une conception de la culture…

Ensuite, la protestation du journaliste Uki Goñi dans le Gardian contre la carrière offerte par l’Irlande nationaliste à Louis Feutren, l’un des chefs du Bezen Perrot, qui a pu en toute impunité enseigner dans un collège catholique, maltraiter ses élèves et (entre autres) se montrer glorieusement photographié en uniforme de Waffen SS. Pour la première fois, les conséquences de la rat line celtique montée par Fouéré et ses acolytes est dénoncée, et justement par l’auteur d’un essai sur la filière d’évasion mise en place par les réseaux catholiques vers l’Argentine (La Véritable opération Odessa ). C’est ce que j’avais commencé de montrer à la fin de Miliciens contre maquisards. 

Et voici que les nationalistes bretons célèbrent Pierre Lemoine qui vient de disparaître – un terroriste de la mouvance Fouéré, l’un des fondateurs du FLB (Front de Libération de la Bretagne) en relation avec les vieux nazis réfugiés en Irlande. Spécialiste du double jeu à l’instar de Fouéré, Lemoine avait réussi à se donner une image de résistant, image utile pour camoufler ses engagements à l’extrême droite (ne le voit-on pas en 1958, membre du MOB, parader avec le SS Jegaden, un membre du Bezen Perrot pas plus repenti que les autres, et  au 11e congrès d’Adsav aux côtés de Pierre Vial, le fondateur de Terre et Peuple ?). Spécialiste, lui aussi, de l’intimidation (vieille méthode des militants nationalistes), il m’avait menacée de procès lorsque j’avais rappelé les origines de la Charte des langues minoritaires, concoctée par la Fédération Peuples et Ethnies solidaires (FUEV à présent FUEN) qu’il a durablement présidée. Menaces et invectives – reprises tant par la « gauche » que par l’extrême droite nationaliste – surtout utiles pour n’avoir pas à répondre sur les faits. Il est d’ailleurs intéressant de regarder l’hommage que lui rend la Fédération Peuples et Ethnies solidaires relayant les nationalistes de l’Agence Bretagne Presse (le texte est en allemand : essayez de le lire en français, vous serez édifié sur les conceptions linguistiques de ces glottophiles militants).

Réseaux ethnistes (la FUEV), réseaux affairistes (le CELIB), réseaux nationalistes d’extrême droite (le MOB et ADSAV), réseaux terroristes (le FLB), réseaux interceltiques, le tout au service de la religion catholique et de la Celtie voulue par Dieu : une toile d’araignée qui s’est tramée au lendemain de la Libération à partir des réseaux mis en place sous l’Occupation et qui n’a pas cessé de se développer. Cette idéologie mortifère se banalise et s’impose à présent avec l’appui des institutions. Le Monde comme si appelait à vigilance : l’aveuglement est à présent la règle. Et la Bretagne le lieu de cette régression. 

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