Réécriture de l’histoire en Bretagne

 

De l’extrême droite à l’extrême gauche, le même discours, la même apologie de nationalistes collaborateurs des nazis qui se sont fait passer pour résistants…

Et l’on voit un autonomiste comme Kristian Hamon attaquer le film de Vincent Jaglin, La Découverte ou l’ignorance, nier les crimes du Bezen Perrot à Bourbriac et Plougonver, reprendre sans fin les mêmes polémiques pour discréditer des recherches authentiques sur la Seconde Guerre mondiale et se faire élire au Comité directeur de l’ANACR et de l’ADIRP, associations de défense de la mémoire de la Résistance !

Oui, l’ANACR 35 qui s’associait naguère à la protestation contre l’attribution du nom du collaborateur Paul, dit Polig, Monjarret au collège de Plescop élit à son Comité directeur…  Hamon — qui s’était chargé de blanchir Monjarret !

Et ce même Hamon fait publier dans Le Peuple breton, journal autonomiste qui se proclame de gauche, un texte qui nie le racisme des militants de Breiz Atao, leur dérive nazie, le soutien apporté par les Allemands sous l’Occupation, et, tout étant bon dans le nationalisme et le capitalisme breton,  nie dans la foulée l’ultralibéralisme du lobby patronal de l’Institut de Locarn… Ce texte mérite d’être lu comme expression de l’idéologie de la gauche autonomiste

Pauvre Résistance ! 

Pour illustrer ce cynisme dans le confusionnisme, nous avons aussi l’indépendantiste Mervin qui accuse mensongèrement l’un des  jeunes résistants assassinés avec les camarades de mon père le 16 juillet 1944 — et l’indépendantiste Lemoine qui n’a jamais vu de nazis mais fraternise avec les SS du Bezen Perrot.  La même apologie de Lemoine se trouve sur le site Breiz Atao et sur le site 7Seizh, « gauche » et extrême droite unies.

Il me semble important de décrypter le discours nationaliste au moment où la mainmise du mouvement breton sur la culture ne fait que s’alourdir : c’est à l’autonomiste Monnier  (qui s’était chargé avec Hamon de réhabiliter Polig Monjarret — voir la protestation de la Ligue des Droits de l’Homme au sujet de la censure exercée à ce propos — et qui est l’auteur d’un scandaleux essai assimilant Résistance et combat breton) que le conseil régional socialiste a commandé un film sur l’histoire de la Bretagne, film actuellement diffusé dans les écoles sur fonds publics et destiné à être mis en ligne sur le site du conseil régional. Et c’est encore sur fonds publics, subventionné par le Musée de Bretagne, Rennes Métropole et l’Institut culturel de Bretagne, que paraît l’énorme et coûteux ouvrage  Les Bretons, l’esprit valeureux et l’âme fière, luxueusement imprimé (en Chine), véritable outil de propagande identitaire selon Locarn, destiné à être diffusé dans toutes les écoles. L’esprit du Club Érispoë, voué à former les élites de la nation bretonne — telle que Patrick Le Lay et le lobby de Institut de Locarn la conçoivent. Et, bien sûr, Wikipédia est une arme de tout premier choix pour ces militants : l’histoire de Bretagne n’est plus que l’histoire telle que l’écrivent les nationalistes, avec pour uniques sources autorisées les productions des autonomistes.

Où sont les historiens qui protestent ?

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