Rue des livres

Cette année, pour la première fois, je suis invitée au festival Rue des livres qui se tient à Rennes depuis seize ans. Ce sera l’occasion de présenter la nouvelle saison des éditions Mesures puisque la librairie Le Failler me reçoit tout le samedi et le dimanche après-midi pour que je puisse rencontrer mes lecteurs. 

De plus, dimanche à 15 heures, je suis invitée à lire pendant un quart d’heure des textes extraits des Enfants de la guerre tout en projetant les photographies d’Yvonne Kerdudo qui sont à l’origine de ce livre (présenté pour la première fois à Rennes, à la librairie Comment dire). 

Les organisateurs du festival ont choisi ce livre dans la rubrique « coup de cœur » au titre de la poésie mais, selon moi, il ne relève pas du tout de la poésie : il cherche, tout au contraire, à fuir le domaine de la poésie, précisément grâce au biais de l’image et des regards croisés sur une réalité indicible, sauf à sortir du lieu commun en franchissant un barrage intérieur. C’est bien ce qu’avait fait Yvonne Kerdudo et c’est bien pourquoi mes textes existent comme prolongement de son travail (le miracle est qu’il s’agit d’un prolongement, d’une part, du travail de la photographe et, d’autre part, de textes que j’avais écrits, pour certains, bien avant de les voir).

Il est heureux que ce livre puisse ainsi trouver quelque écho car (comme je l’avais fait observer l’an passé lors de ma rencontre aux Archives départementales des Côtes d’Armor – et, je l’ai vérifié à cette occasion, la situation n’a pas changé depuis –, il est absent de toutes les bibliothèques de Bretagne (y compris celles qui ont mission de recueillir un fonds breton, comme les Champs libres et le CRBC de Brest, y compris celles qui concernent le patrimoine du Trégor et y compris celle de Plouaret où a vécu et travaillé Yvonne Kerdudo pendant un demi-siècle). 

Des amis lecteurs m’ont signalé qu’ils avaient demandé le livre dans telle ou telle bibliothèque – sans succès. 

Cette petite brèche dans la censure est donc plus importante qu’on ne pourrait penser. 

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