Garzonval (suite)

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Le tirage du livre Garzonval en mémoire s’étant épuisé en moins de quinze jours, une édition revue et corrigée est en préparation. C’est le moment où jamais de signaler les erreurs s’il y en a…

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PS : La nouvelle édition est disponible à la mairie de Plougonver (10 € franco)

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Garzonval

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La cérémonie de Garzonval, qui a lieu le 16 juillet, était particulièrement émouvante cette année puisqu’un livre rassemblant les témoignages des personnes qui avaient vécu l’Occupation à Plougonver était paru à cette occasion avec le soutien de la mairie.

J’avais indiqué, lorsque j’étais venue dédicacer Miliciens contre maquisards à parution, en 2010, qu’il aurait fallu transmettre la mémoire de la Résistance aux jeunes et leur faire comprendre le sens de cette commémoration. Après bien des incertitudes, ce projet a pris la forme d’un livre : tandis que je poursuivais mes recherches aux archives, plusieurs personnes interrogeaient les derniers témoins, associant ainsi la mémoire vive et la mémoire endormie des traces écrites. À cette occasion, j’ai recueilli un témoignage  qui n’a pas pris place dans le livre et qu’on pourra lire ici.

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Plusieurs centaines de personnes étaient présentes pour la cérémonie. La rencontre avec les personnes âgées, heureuses de se retrouver et de faire vivre ce passé, était très belle. C’était aussi un beau travail d’équipe, et une manière de résister en ces temps où ces événements sont récrits et mis au service de l’idéologie que les sept jeunes gens assassinés par les miliciens du Bezen Perrot avaient combattue.

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Daniel Rivoallan

 

 

© daniel rivoallan

 

Atteint d’une maladie dont il savait qu’elle allait peu à peu le paralyser au point de l’empêcher de respirer, il a choisi de sourire et de remercier ses amis jusqu’à son dernier souffle.

Ses cendres seront dispersées ce soir, sans cérémonie, parmi les cendres d’autres passagers de ce monde au cimetière de l’est à Rennes.

Daniel ne laisse pas que son œuvre de peintre et d’écrivain, il laisse une œuvre d’amitié et une leçon de vie.

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Résistance

La disparition de Francine, la mère de Danielle Collobert, dont j’ai édité les œuvres, est l’occasion de rappeler le rôle des femmes dans la Résistance (comme elle me l’avait demandé).

Je me suis souvenue que j’avais écrit plusieurs textes sur Danielle Collobert et sur ce périlleux travail d’édition : je les ai retrouvés et mis en ligne.

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In the past, only

Une double exposition très intéressante au Quartier à Quimper : partant des lieux communs identitaires véhiculés en Bretagne, Marc Bauer, dessinateur hors pair, confronte les images de la réalité vécue (une ouvrière, un enfant découvrant la Bretagne pendant les vacances) aux clichés nationalistes traités sous forme légèrement flottante. Ainsi changée en palimpseste inachevé, même l’Histoire de Bretagne en bandes dessinées de Secher-Le Honzec devient regardable : une trace de l’histoire réécrite, appelant à une mise en perspective et non à l’habituelle fétichisation du monde comme si…

L’exposition fait suite au travail de Dierk Schmidt sur la vision patrimoniale commandant la mise en vitrine des trésors ethnographiques et prend par là aussi tout son sens.

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Radiolittérature

Première journée annuelle de rencontre organisée par l’Institut universitaire de France et l’université Paul-Valéry Montpellier 3 sur « les écrivains et la radio en France ».

Première occasion pour moi d’exposer les difficultés rencontrées pour éditer les textes radiophoniques d’Armand Robin et de Danielle Collobert

 

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La voix d’un traducteur

Ce soir à 20 heures, projection à la librairie du Globe, du film André Markowicz, la voix d’un traducteur. Tourné en 1999, le film a eu le prix du meilleur documentaire au Canada et se trouve présent dans toutes les universités (à peine arrivé à Montréal, André était reconnu dans la rue par des étudiants et des enseignants qui venaient lui parler). Mais il n’a jamais été diffusé en France : indifférence totale à la traduction.

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Platonov

Bizarrement, au moment même où se posent toutes sortes de questions sur le statut    de l’adaptateur et du traducteur en France, commence le travail sur l’adaptation (et, en l’occurrence, il s’agit d’une véritable adaptation, pensée par le metteur en scène) de Platonov.

Rodolphe Dana et Katja Hunsinger, qui animent le Collectif Les Possédés, étaient partis de notre traduction de l’intégrale de ce manuscrit de Tchekhov adolescent et ils avaient puisé en même temps à une traduction anglaise qui, en bien des occasions, offrait des solutions plus évidentes…

Au bout d’un heure de travail à partir de ces pistes de travail si évidentes, il apparaît que toutes occultent ce que Tchekhov a mis en place, ces menus indices qui mènent à d’autres et qui forment la trame de la pièce jusqu’à sa conclusion. Et Rodolphe, à une semaine du début des répétitions, décide de partir de la traduction que nous venons de revoir pour la publier chez Actes Sud en octobre. Extraordinaire expérience que cette remise du texte en jeu : le traducteur anglais avait normalisé le texte, donnant une impression d’évidence qui simplifiait et, tout à la fois, effaçait les non-dits, en sorte que la situation de jeu n’était plus la même… Travail à suivre.

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Les Molières rénovés

À mon retour, je trouve une invitation à voter pour des acteurs et des spectacles dans le cadre de la résurrection des Molières : ayant été moliérisée (quoique in absentia), j’ai un droit de vote. J’observe que la résurrection des Molières s’accompagne d’une disparition du Molière de la traduction… ou plutôt de la traduction déjà trahie sous le terme d’adaptation… Lorsque j’ai protesté que nous avions reçu le Molière du meilleur adaptateur pour  Platonov qui n’était pas du tout une adaptation mais une traduction, il m’a été répondu que, depuis longtemps, les traducteurs tenaient à être désignés comme adaptateurs… Incroyable ? Mais non : l’adaptateur a tout de même un petit rôle créateur, une petite touche d’inspiration, même si, bien sûr, c’est un sous-auteur. Le traducteur, lui, n’est rien. Je me souviens de ce journaliste qui, pour commencer un entretien, posait à André Markowicz la question clé : ça ne vous ennuie pas de n’être qu’un second couteau ?

La disparition du Molière de l’adaptateur arrive à point après l’épisode du Balcon.

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Le balcon

Alors que je rentrais de Martigues, arrive un courriel de France Culture : Laurent Goumarre veut m’inviter pour parler du Balcon… Du Balcon ? Après douze ans ? Quelle mouche le pique ? Car c’est en 2002 que Stanilas Nordey m’a proposé d’écrire un livret d’opéra pour Peter Eötvös, d’après Le Balcon de Jean Genet.

Il m’apparaît alors que l’Athénée donne Le Balcon dans une nouvelle mise en scène : nul, ni le metteur en scène, ni la SACD, ni le producteur, ni le compositeur et l’éditeur allemand aux dents si longues  n’a cru devoir m’informer que mon livret était utilisé.

En 2002, souhaitant se voir reconnaître le statut de colibrettiste, le compositeur, hongrois, avait modifié ce malheureux livret en y ajoutant des fautes de français : y sont-elles toujours ? Le metteur en scène l’a-t-il à son tour changé ? Mystère ! Interrogé à ce propos, ce dernier n’a pas daigné répondre.

En conclusion, je ne sais rien du spectacle, hormis ce qu’en ont dit les critiques (j’adore surtout la déclaration du chef d’orchestre qui annonce que « le texte est au cœur du projet »). En tout cas, je n’y suis pour rien, je le note car cet opéra doit (m’a-t-on dit) se donner à Lille et à Covent Garden.

 C’est une belle illustration de ce que je constate depuis des années : la sacralisation du metteur en scène doublant la sacralisation de l’auteur induit un mépris pour le texte qui autorise tous les abus. Le librettiste, comme le traducteur, est jugé persona non grata, vil truchement, nécessaire, hélas, entre l’Auteur et le metteur en scène mais sous-auteur, intermédiaire dont la vertu première est de savoir être invisible.

Je viens d’écrire que le traducteur est nécessaire — signe que, malgré tout, je n’arrive pas à me défaire de mes illusions — mais combien de metteurs en scène se contentent de trafiquer une traduction pour la faire passer sous leur nom… C’est précisément sur la base de cette indifférence au texte que le plagiat peut se répandre, comme je me suis efforcée de le montrer ici.

Le Balcon m’aura au moins offert l’occasion d’essayer une fois de plus de tenter d’attirer l’attention sur ce problème qui ne cesse de s’aggraver.

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