Marcel Menou

Marcel Menou devant la plaque apposée par Guillaume Le Bris sur la maison du notaire de Bourbriac qui servait de prison

J’apprends avec tristesse la disparition de Marcel Menou, le menuisier de Saint-Nicolas-du-Pélem qui avait été capturé lors de la rafle du 11 juillet 1944 et enfermé dans la cave du notaire de Bourbriac avec Albert Torquéau et les résistants plus tard assassinés par le Bezen Perrot à Garzonval. Il m’avait donné un témoignage passionnant et je lui ai rendu hommage chaque fois que je le pouvais, notamment sur ce site.

J’aurais voulu qu’il puisse rencontrer les lecteurs de mon enquête, comme plusieurs me le demandaient.  Des représentants de la communauté de commune à laquelle appartient Bourbriac avaient entrepris d’organiser cette rencontre. Elle devait être l’occasion d’échanges sur l’histoire de l’Occupation qui auraient sans doute permis de recueillir d’autres témoignages. Malheureusement, tous les efforts pour mener ce projet à bien ont échoué.

Marcel Menou est disparu. Cette rencontre n’aura plus jamais lieu.

Un exemple parmi tant d’autres de la censure qui s’exerce en Bretagne, mais un exemple particulièrement injuste et cruel, surtout au moment où la Résistance fait l’objet d’attaques virulentes de la part des nationalistes.

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Luzel

Cette semaine, paraît dans le dernier numéro de la revue La grande oreille (la revue des arts de la parole) le premier article d’une série que je compte consacrer à ces personnages étranges et touchants que furent les folkloristes dont j’ai édité les collectes.

Il m’a semblé intéressant de commencer par François-Marie Luzel dans la mesure où les problèmes que j’ai rencontrés en éditant ses contes (et autres œuvres) sont révélateurs des enjeux pas du tout folkloriques du folklore.

À ce sujet, on peut lire une analyse de l’édition des carnets de collecte de Luzel.

La revue La grande oreille, qui joue un rôle essentiel de liaison, de synthèse et d’information dans le domaine du conte, avait consacré en 2009 un article à l’affaire Luzel et la collection « Les grandes collectes » (sous le titre « De la chasse aux sorcières à la chasse aux trésors »).

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Les joies du logis

 

joies du logis

 

 

 

 

 

 

 

Eh oui, lui aussi il est paru….

 

 

 

 

 

 

 

Mes  préférés : les   blaireautins…

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Salut !

 

 

 

 

Salut,
je suis paru ! 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
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Eugène Onéguine

France Culture met en ligne à titre définitif (ou provisoirement définitif ?) Eugène Onéguine, enregistré à Nîmes en 2005 et déjà diffusé plusieurs fois. Je joue le rôle de Tatiana, avec André Markowicz et Daredjan, sa mère (qui connaît par cœur les 6 500 vers du roman), Éric Elmosnino et Denis Podalydès. Une expérience magnifique mais traumatisante… Pendant toutes les répétitions, les cigales chantaient à cœur joie (et  se déchaînaient surtout au moment de la lecture de la lettre de Tatiana), en sorte que l’enregistrement  risquait d’être un désastre. Et voilà qu’une heure ou deux avant le spectacle, la pluie a commencé de tomber, une pluie d’orage qui faisait trembler les feuilles des platanes… L’enregistrement (en direct et en plein air) était simplement impossible et la version enregistrée par prudence la veille avait été désastreuse… Mais, Pouchkine l’aura voulu, la pluie s’est arrêtée juste avant que les spectateurs n’entrent et les cigales, trempées, sont restées muettes. Jamais je n’ai pu écouter cette émission sans avoir l’impression qu’à chaque instant allait surgir une cigale fantôme et que j’allais perdre la voix.

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O’Neill

Le metteur en scène Guy-Pierre Couleau monte Désir sous les ormes dans ma traduction à la Comédie de l’Est (Colmar), puis à la Comédie de Genève.

Espérons que je pourrai un jour publier mes traductions du théâtre d’O’Neill et d’O’Casey.

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Garzonval (suite)

 

L’horreur identitaire est plus que jamais à l’œuvre en Bretagne.

À Garzonval, depuis près de 70 ans la population d’un village, toutes tendances politiques confondues, se rassemble autour d’un hommage aux jeunes résistants assassinés le 16 juillet 1944 par les miliciens du Bezen Perrot, nationalistes bretons sous uniforme SS, auxiliaires des nazis.

C’est autour de cet épisode que s’est construite l’enquête que j’ai menée aux archives et que j’ai publiée sous le titre Miliciens contre maquisards  (une enquête que j’ai menée, à l’origine, simplement car mon père avait échappé à la rafle qui devait amener à l’assassinat de ces résistants).

 À partir d’une photo volée sur un site qui évoquait cette cérémonie, Breiz Atao a produit un specimen de prose nationaliste caractéristique.  Si c’est la vulgarité haineuse du ton qui frappe dans un premier temps  (car on est, malgré tout, en Bretagne, encore habitué au respect dû aux morts), elle résulte, on le voit ici, du fait que les valeurs nationalistes sont l’expression des valeurs petites-bourgeoises les plus vulgaires : seul l’appât du gain peut animer un auteur, seul le lucre fait foi et l’âge détermine la valeur de la cause — le tout au nom d’une petite propriété ethnique à garder névrotiquement propre, comme la ménagère garde son petit chez-soi.

 Le côté grotesque de la chose n’a pourtant rien de drôle : le responsable du site Breiz Atao vient d’être lourdement condamné pour ses propos racistes et se trouve sous le coup d’une triple assignation pour « apologie de crimes contre l’humanité, provocation à la haine raciale et contestation de crimes contre l’humanité » sur dossier de la section de Rennes de la Ligue des Droits de l’Homme.

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Dans le même registre, le même site fait la promotion d’un essai intitulé Joli mois de mai 1944, la face cachée de la Résistance en Bretagne. Son auteur, un nommé Mervin, acharné à dénoncer la Résistance pour absoudre les nationalistes collaborateurs des nazis (notamment l’abbé Perrot), s’est déjà signalé par la publication d’un essai scandaleux intitulé Arthur et David (diffusé, lui aussi, par la Coop Breizh).

Le confusionnisme pratiqué avec constance par le mouvement nationaliste breton s’appuie ici sur une méthode drastique de réécriture de l’histoire : les faits qui dérangent sont falsifiés ou occultés de telle sorte que seules les personnes qui en ont une connaissance précise soient à même de les rectifier — mais à quoi bon les rectifier puisque tout se perd dans un fatras de faits orientés ?

Un exemple de fait falsifié : Marcel Menou, le menuisier dont je donne le témoignage dans Miliciens contre maquisards, explique que Guillaume Le Bris n’était pas enfermé dans la cave du notaire de Bourbriac comme les autres prisonniers mais allait et venait librement dans la journée. Version Mervin : Marcel Menou atteste que Guillaume Le Bris est resté du 11 au 16 dans la cave — manière chafouine de lui faire dire exactement le contraire de ce qu’il a dit…

Un exemple de fait occulté : la dernière action de la « compagnie Tito », à savoir l’attaque à main armée du marchand de tissus de Bourbriac, est passée à la trappe.

En effet, la thèse du livre, à savoir que les gaullistes étaient des incapables et les résistants communistes des malfrats, souffre une exception : un bon résistant, Georges Ollitrault, membre puis chef de la « compagnie Tito », montre ce qu’il fallait faire et expose tout au long du livre sa version des faits — version forcément tendancieuse puisque orientée par le souci d’héroïser ou de légitimer les actions de la « compagnie Tito » (dont j’ai dû montrer les conséquences désastreuses et rappeler que la Gestapo de Saint-Brieuc y avait des « indicateurs à sa solde » (Milciens contre maquisards, réédition, p. 399).

L’épilogue du livre en résume  la teneur : Georges Ollitrault et le milicien Miniou du Bezen Perrot, dont j’évoque le rôle dans Miliciens cotnre maquisards, se retrouvent chez l’auteur et se congratulent en raison de leur « capacité de s’engager pour une cause ». Quelle cause ? Quelle importance ? « Les deux anciens promettent de se revoir ». Le résistant serre la main du SS (que Mervin ne nomme pas mais désigne, en grand héros secret, sous un nom de code, BP3.).

Un livre dangereux car des personnes qui, de bonne foi, s’intéressent à la Résistance peuvent se laisser abuser.

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Suite à la publication de ce texte, Boris Le Lay devait se déchaîner à nouveau et avec une recrudescence de violence, avant d’être condamné à huit mois de prison avec sursis et 5000 euros d’amende pour « apologie de crimes contre l’humanité, provocation à la haine raciale et contestation de crimes contre l’humanité » (cette condamnation s’ajoutant aux condamnations pour lors prononcées par le tribunal de Quimper et qui devaient être confirmées à Rennes).

La cérémonie du souvenir à Garzonval est une manière de résister encore…

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Sylvia Plath

Je découvre que France culture diffuse mes traductions de poèmes de Syvia Plath.

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Garzonval

Cérémonie de Garzonval à Plougonver comme tous les ans, le 16 juillet à 18 heures. C’est le 16 juillet 1944 qu’Albert Torquéau et six autres résistants arrêtés lors de la rafle du 11 juillet furent abattus par des miliciens du Bezen Perrot. La mairie de Plougonver a initié un travail de recherche passionnant à partir de cet événement. Je continue de recueillir des témoignages pour la suite de Miliciens contre maquisards

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Les joies du logis

 

 

 

 

 

Le deuxième volume de la collection Coquelicot est prêt aussi…

Tandis que les radis se carapatent, les vaches, les moutons, les blaireaux, les marmottes et tous les autres chantent le plaisir de rester chez soi. Les illustrations d’Irène Bonacina sont des merveilles de finesse.

 

 

Il paraîtra aussi le 22 août.

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