Les rencontres du Mille-Feuilles ont lieu dans un restaurant, le Trumilou, avec la participation de la librairie La Belle Lurette.
Frédéric Fredj, l’organisateur de ces rencontres qui rassemblent deux ou trois auteurs, a choisi de nous inviter ensemble, André et moi. Il est vrai que nous avons des parcours très différents, même s’ils se rejoignent – et, à eux seuls, les cinq livres de la dernière saison des éditions Mesures offrent des domaines bien différents à parcourir.
Le jour de l’enregistrement, avec Daredjane Markowicz.
.
Deux semaines durant les élèves du Conservatoire national d’art dramatique ont entrepris de dire les textes de Buée, le deuxième volume de Sur champ de sable. Le but était de les donner à entendre, la question à l’origine de ce stage étant de savoir ce qu’ils pourraient devenir portés par la voix. Nous avions déjà fait des spectacles à partir de certains de ces textes mais il s’agissait de spectacles musicaux (ainsi Avrilavec Annie Ebrel) où ils n’avaient qu’un rôle ponctuel. J’avais dit sans réfléchir qu’il serait intéressant de les entendre enregistrés par les élèves du Conservatoire : aussitôt dit, aussitôt fait, André a transformé ce vœu pieux en expérience unique – embarquer les élèves pour un périple d’une heure à l’écart de tous les parages connus, sur des textes qui ne ressemblaient à rien de ce qu’ils avaient lu, dit, appris.
Si j’étais sceptique au début, et si je me sentais presque coupable d’occuper leur temps, bien vite j’ai été sidérée par leur attention, leur intérêt et je dirais même leur passion car certains d’entre eux, lorsque j’ai participé au stage, avaient appris les textes et les disaient magnifiquement, avec une simplicité et une justesse parfaites. Belle expérience, belle rencontre : il est émouvant de voir avec quelle ouverture d’esprit et quelle sensibilité des jeunes et parfois très jeunes gens se lancent à la découverte de ce qui leur est proposé et avec quel talent ils se l’approprient. Sortir de la poésie et entrer dans la vie…
Pour clore le cycle De Russie et d’ailleurs à la Scala et pour élargir le cercle des Sonnets de Shakespeare que nous avons donnés à entendre le mois dernier, nous dirons certains des plus beaux poèmes de l’âge d’or de la poésie en France que j’ai réunis cette année pour les éditions Mesures sous le titre de Clair soleil des esprits.…
Philippe Desportes, Étienne Jodelle, Abraham de Vermeil et tant de poètes oubliés unissant leurs voix pour dire l’amour clair, l’amour noir, l’amour perdu et pourtant triomphant… Ce ne sont pas seulement les poètes français de la fin du XVIe siècle mais Shakespeare, Camoëns, Garcilaso de la Vega qui se répondent comme en écho à Pétrarque, l’initiateur. Autant de poètes qui prêtent un peu de leur lumière à celle de Pouchkine à travers l’espace et le temps…
Cette année, le thème du festival L’Histoire à venir qui se tient à Toulouse du 15 au 18 mai est À l’écoute. Les organisateurs ont donc jugé opportun d’accorder une place au travail d’écoute d’Armand Robin qui, comme on le sait, a passé la majeure partie de sa vie à décrypter les propagandes radiophoniques, et de présenter son essai La Fausse Parole.
C’est en 1979 que j’ai publié La Fausse Parole (pour les éditions Plein Chant). Le livre a connu un grand nombre d’éditions depuis, dont une réédition aux éditions Le Temps qu’il fait en 2002. Or, je m’en suis rendue compte à l’occasion de cette invitation, c’est la première fois en près d’un demi-siècle que j’ai l’occasion de parler non seulement de ce livre mais de l’expérience d’écoutes d’Armand Robin.
Au total, à l’exception d’une émission sur France-culture, d’une rencontre à l’IMEC où j’ai constitué un fonds Armand Robin et d’un montage de poèmes et de photographies qu’un commando de militants nationalistes bretons m’a interdit de présenter , c’est bien simple, rien jamais n’a pu faire pièce à la propagande interminablement déversée au sujet d’Armand Robin.
Je viens de faire un tour sur Internet : c’est accablant. Comme il l’écrivait à propos des radios soviétiques, « d’incessants déferlements de rumeurs » que chacun sait fausses se déversent jour après jour, effaçant le travail de Robin, le réduisant à une pitoyable figure de poère maudit.
Publier ses textes, soutenir une thèse d’État, combattre les plagiaires qui exploitaient cette thèse pour la mettre au service de la même figure pitoyable, rassembler quarante ans de recherches en un essai qui fasse le point (Armand Robin ou le mythe du Poète), rien n’aura servi. L’article Wikipedia sur Robin donne pour figures complémentaires Jean-Pierre Duprey, Gérald Neveu, André Frédérique. Au début, je suis restée perplexe : quel rapport entre Robin, Duprey, Neveu et Frédérique, qu’il ne mentionne pas une seule fois dans ses écrits ? Mais voyons, ce sont aussi des Poètes maudits ! Le dictionnaire Maitron, supposé sérieux, n’est qu’un fatras d’inepties – un dictionnaire qui passe sous silence la seule thèse d’État soutenue sur l’auteur… Le cynisme et l’indécence ont été considérablement aggravés par la possibilité pour le premier graphomane venu de diffuser sa prose : en cela, nous rejoignons les observations de Robin sur la fausse parole diffusée à l’infini par les radios. À tirre d’expérience, j’ai demandé à l’IA de me rédiger une thèse sur Armand Robin. En dix minutes, c’était fait. Tout y était : sans avoir lu une seule page de Robin, l’IA m’indiquait tout ce qu’il fallait penser au sujet de son œuvre. Des textes de Robin que j’avais publiés, aucune mention ; de mes recherches, rien ; de l’édition des Fragments, rien ; des écoutes radiophoniques, rien ; l’ultime référence était celle de C. Lombez, l’universitaire dont l’ultime référence est l’essai de ma plagiaire ; seule originalité, et là, totale nouveauté en un domaine qui en comporte si peu, l’IA associait Armand et Régine Robin. Elle en aurait été bien étonnée.
Aujourd’hui, à 17 h 30, une autre rencontre aura lieu à la librairie Ombres blanches (qui est l’une des meilleures librairies de France), sur un sujet finalement pas si éloigné…
Au choix, le 9 ou le 10 mai à 19 h, vous pouvez assiter à la première représentation de ma traduction de Roméo et Juliette C’est gratuit. Il suffit de réserver… et de venir dans cet endroit magique.
Sous la direction d’Éric Jakobiak, les élèves du Conservatoire du XVIe arrondissement travaillent des scènes de ma traduction de Roméo et Julietteparue aux éditions Mesures: ils sont les premiers à lui donner vie et, hier soir, pour la première fois, dans le Salon rouge de la Maison de Victor Hugo, j’ai pu l’entendre. Quelle émotion de voir ces élèves, si jeunes, si passionnés, interpréter ces scènes sublimes à l’endroit même où Gérard de Nerval et Théophile Gautier venaient voir Hugo et pouvaient rencontrer son fils François-Victor qui, en exil, allait traduire Shakespeare… Et, pour moi, quel plaisir de constater que, contrairement à ce que veut la tradition française, le fait de respecter la forme du texte ne le rend ni plus difficile à comprendre ni plus difficile à interpréter, bien au contraire.
Demain lundi, les élèves joueront en public toutes les scènes qu’ils ont apprises. Nous ne serons pas là mais nous serons près d’eux en pensée, avant de les retrouver les 9 et 10 mai pour la représentation officielle, toujours dans ce lieu magique qu’est la Maison de Victor Hugo.
Je l’ai reçu ce matin, très beau, très étrange : un livre en sérigraphie où le corbeau et le renard sortant des pages s’affrontent en un dialogue muet – et le fromage qui pend au bout d’un fil est une lune que l’on peut rendre à volonté noire ou blonde. Ce jeu est issu d’un texte lui-même mobile car la fable d’Ésope et de La Fontaine laisse place à celle de Marie de France, si peu connue, puisque pendant des siècles passée sous silence.
C’est un livre émouvant pour moi puisqu’il est la preuve même que rendre vie aux fables de Marie de France n’était pas une tâche inutile (ce n’était d’ailleurs pas une tâche car je n’ai fait que m’amuser à les traduire en ayant l’impression de mettre au jour ces menus chefs d’œuvre jusqu’alors perdus – enfin, pas vraiment perdus, mais réservés aux médiévistes qui, sauf exception, ne voyaient là que sous-littérature).
Je suis d’abord contente de voir que, de fait, ces fables peuvent reprendre vie, et de manière tout à fait inattendue, sous une forme à la fois enfantine et grave, en total décalage à la fois avec la littérature pour enfants et la littérature pour adultes.
.
.
Cet entre-deux est ce qui caractérise l’œuvre de Marie de France et c’est ce qui m’a amenée à traduire ses Lais et ses Fables. Il caractérise aussi les créations de l’éditeur Les Petites Manies qui, en ces temps de littérature proliférant sur fond de business, publient des livres rares, sur beau papier, invitant le lecteur à partager le temps d’un rêve. Et en cela, aussi bizarre que cela puisse paraître, cette maison d’édition atypique est proche de ce que nous avons voulu faire en créant les éditions Mesures.
J’ai donc été très touchée de recevoir ce livre si bien accordé à l’esprit des fables de Marie de France tel que je le perçois et à l’esprit dans lequel je les ai traduites.
Nombreux sont les lecteurs qui m’ont adressé une pleine page du Télégramme consacrée à l’entreprise de promotion du mouvement nationaliste breton présenté comme victime de l’« ultradroite ». Donnant la parole à l’historien autonomiste Kristian Hamon, le journaliste fait l’apologie de militants présentés comme de grands démocrates prêts à sauver la République.
Très drôle pour qui connaît l’histoire du mouvement breton. Pas drôle quand on a lu les productions des militants donnés pour défenseurs du mouvement breton « de gauche ». Ainsi Kristian Hamon, le thuriféraire de nazis comme Polig Monjarret ou Youenn Drezen).
Des lecteurs ont pris la peine d’adresser des lettres ouvertes au journal (qui ne risque pas de les passer), d’autres ont rédigé de longs commentaires sur le PNB, Breiz Atao et ainsi de suite, d’autres encore m’ont demandé de réagir. À quoi bon puisque les faits, au fur et au mesure qu’on les établit, sont détournés, voire effacés, pour être mis au service de la doxa nationaliste ?
J’ai reçu cette analyse de l’article du Télégramme :
.
Ces observations sont intéressantes mais comment ne pas voir que l’erreur est précisément de placer le débat sur le terrain des faits historiques ? Cela revient à entrer dans le jeu des nationalistes quand l’essentiel est d’en finir avec ce jeu et de constater ce qui est une réalité concrète, vérifiable précisément grâce à cet article accordant une pleine page à un militant nationaliste : les nervis de Breiz Atao et autres mouvances d’extrême droite permettent aux nationalistes de se donner une image de gauche.
Cela, je l’ai montré il y a bien longtemps, lorsque les premiers militants ouvertement fascistes, se réclamant de Breiz Atao et du PNB nazi, ont fait leur apparition. En 2008, c’est grâce à ma plainte contre Boris Le Lay que ce dernier a pu être identifié. Condamné à maintes reprises, il continue de sévir et de faire des émules. Les nationalistes bretons dits « de gauche » se gardaient bien d’engager des procédures contre les propos racistes de Le Lay. C’est seulement lorsqu’il s’en est pris à des sonneurs noirs qu’ils ont fait montre d’une brusque indignation, aussitôt relayée par les médias jusqu’alors totalement silencieux .
J’ai protesté dès 2011 contre ce tour de passe-passe.
Le Lay était très utile : grâce à lui, tout en défendant des nazis comme Monjarret, les nationalistes « de gauche » pouvaient développer une propagande massivement diffusée par la presse régionale, membre, je le rappelle, du lobby patronal de Produit en Bretagne issu de l’Institut de Locarn.
Les nationalistes d’extrême droite sont les héritiers du mouvement nationaliste breton et peuvent légitimement se revendiquer de son idéologie. Ils ont, faute de mieux, le mérite de la cohérence. L’UDB est issue du MOB, parti nationaliste fondé par Yann Fouéré qui fut l’un des pires collaborateurs des nazis en Bretagne. Il lui faut répudier son héritage tout en l’assumant : situation inconfortable qui explique l’incroyable mobilisation pour réécrire son histoire et saisir la moindre occasion de se présenter commme victime de l’extrême droite.
La désignation des nationalistes bretons d’extrême droite comme « ultradroite » a pour but premier d’abuser le lecteur. Le titre de l’article du Télégramme accuse l’« ultradroite » de « parasiter » le pauvre « mouvement breton » mais il n’y a pas d’un côté le « mouvement breton » et de l’autre côté l’« ultradroite » qui, comme un ténia, tenterait de le parasiter : le « mouvement breton » est, depuis les origines, une nébuleuse allant de l’extrême droite à l’extrême gauche sur une base commune, à savoir la défense d’une novlangue maintenue artificiellement en vie et d’une bretonnitude fantasmée sur base ethnique.
Cet article a le mérite de montrer la collusion de la presse régionale et des nationalistes, ce qui n’est pas une révélation mais prend ici une ampleur particulière.
En effet, l’agression subie par Florian Le Teuff devient quelque chose comme une tragédie nationale (le journaliste qui assure qu’elle « n’a pas fait grand bruit en Bretagne » ne lit sans doute pas la presse régionale où cette agression a permis à Florian Le Teuff de disposer d’une tribune – ce qui est sidérant au contraire est la couverture médiatique dont a bénéficié cette altercation).
Ce Florian Le Teuff présenté comme porteur de la vérité du bien contre le mal est un militant chargé par la maire socialiste de Nantes de prendre en charge les « enjeux bretons », terme obscur désignant d’abord la « réunification », c’est-à-dire l’annexion de la Loire-Atlantique à la Bretagne, préalable à l’indépendance de la nation bretonne (projet défendu de longue date par le lobby patronal breton). La « grande manifestation » organisée par l’association Bretagne réunie rassemblait trois cents personnes. C’est dire à quel point les Bretons se sentent concernés. Mais peu importe qu’ils soient concernés ou pas : les décisions sont prises sans eux. Je ne saurais trop conseiller d’aller faire un tour sur le site de Bretagne réunie où figurent les élus qui soutiennent le projet, notamment l’actuel président du conseil régional de Bretagne. On y promeut actuellement le « vin breton », par la voix d’un nommé Coraud, naguère condamné pour favoritisme et détournement de fonds publics, ce qui ne l’empêche pas d’être coprésident de l’association Bretagne réunie. Le muscadet étant le symbole de la (re)conquête, sa bretonnitude est une arme politique.
L’autre militant breton victime de l’ « ultradroite » est un nommé Yvon Ollivier. Qui sait qui est Yvon Ollivier ? Ce nationaliste virulent bénéficie pourtant de tribunes en toute occasion (et notamment dans Le Télégramme). Il est l’auteur, entre autres, de La France comme si – son titre n’a, bien sûr, aucun rapport, il le jure, avec Le Monde comme si– et autres pamphlets nationalistes rédigés dans la même prose flasque et radoteuse. Il est le président de Koun Breizh, association nationaliste fondée par le druide antisémite collaborateur des nazis Raffig Tullou. Ce magistrat s’est signalé par sa participation à la commémoration de la bataille de Saint-Aubin-du-Cormier, commémoration créée par les nationalistes de Breiz Atao pour montrer que la bataille contre la France perdue à cet endroit peut encore être gagnée.
.
.
C’est lui qui a appelé au « grand rassemblement » de Carhaix pour le lancement de « Bretagne notre avenir, mouvement politique non partisan ». « Non partisan », il est important de le préciser car les Bretons risqueraient de penser qu’ils ont encore affaire aux nationalistes. Ce « grand rassemblement » à Carhaix, ville administrée par l’autonomiste Troadec, a réuni une centaine de personnes le 1er mars. Il visait à préparer des élections qui peuvent être décisives. La mouvance nationaliste a tout intérêt à présenter une image bénigne, vu que les Bretons renâclent à l’idée de la voir décider de son avenir.
Nul article qui ne soit l’émanation de la haine contre la France, mais une haine enrobée de bons sentiments. On peut y lire la prose verbeuse du docteur Mélennec, prolifique auteur de textes à la gloire d’une Bretagne destinée à en finir avec la Révolution française : « La Révolution de 1789 marque le début du décervelage de la Bretagne ». On peut aussi y voir des images du genre de celle-ci :
(les lettres nhu signifient Ni hon unan (Nous seuls, sous-entendu sans la France ; il s’agit du vieux mot d’ordre des séparatistes, traduction du Sinn fein des nationalistes irlandais qui ont gagné leur indépendance.) Florian Le Teuff qui accuse les militants du PNB d’être « animés par la pire bêtise nationaliste et la haine des valeurs républicaines » pourrait aussi s’en prendre à ces partisans.
Fidèle à la stratégie séculaire du mouvement breton, l’avocate Caroline Glon, coorganisatrice du « grand rassemblement » de Carhaix avec son collègue Yvon Ollivier, a déclaré, d’après le journaliste du Télégramme, que « de l’extrême droite à l’extrême gauche, on est capables de tous s’entendre. » « On», c’est le mouvement breton, ça va de soi. « Na ruz na gwenn, breizad hepken » : ni rouge ni blanc, breton seulement, devise de ces militants de Breiz Atao que les Bretons haïssaient.
Caroline Glon, s’inscrivant dans la continuité du mouvement breton, a jugé que les militants du PNB avaient leur place dans le « grand rassemblement ». Quoi ? Admettre l’extrême droite nationaliste au moment où il s’agit de faire bonne figure pour ratisser aussi large que possible ? Pas question : voilà Caroline Glon exclue de « Bretagne notre avenir, mouvement politique non partisan ». Il s’agirait d’un complot de l’extrême gauche…
Apolitisme, confusionnisme, black out.
Vu de loin, le combat peut sembler opposer un bon mouvement breton plein de vertus démocratiques à une mouvance d’extrême droite, raciste, violente, issue d’un passé dépassé.
Ce passé n’est pas du tout dépassé, cet article le prouve. On voit ici que l’historien autonomiste oppose un premier PNB nazi et un deuxième PNB juste un peu collaborationniste (j’avais déjà protesté dans Le Monde comme si contre ce mythe du PNB « modéré » de Delaporte, mythe entretenu par les nationalistes). C’est cette réécriture de l’histoire qui a indigné les lecteurs qui m’ont alertée. Mais elle s’inscrit dans une stratégie globale et c’est cette stratégie qui importe. La pire erreur serait d’appuyer cette propagande en opposant les bons « régionalistes » de gauche et les méchants « régionalistes » d’extrême droite. Il n’y a pas de régionalistes, le terme n’est employé que pour assimiler les autonomistes et les indépendantistes au même combat supposément bénin puisque passéiste et potentiellement récupérable par une gauche rosâtre ou une droite niaiseuse. Telle est l’opération en cours et il est consternant de voir des médias de gauche (comme Blast) donner dans le panneau, allant jusqu’à présenter l’historien autonomiste Erwan Chartier, au service du journal du maire de Carhaix, le Poher, comme parangon du combat contre l’extrême droite. C’esst oublier son essai à la gloire de Morvan Lebesque, un authentique nazi dont l’idéologie s’est diffusée après 68 sous habillage de gauche (je le rappelle dans Le Culte des racines qui dénonce précisément cette stratégie du mouvement breton).
De l’extrême gauche à l’extrême droite le mouvement nationaliste breton a toujours su tisser sa toile. Il le fait avec l’appui des élus et des médias, cet article en offre un exemple.