Rendons hommage aux courageux responsables de la librairie L’Atelier qui, en dépit du couvre-feu, maintiennent la rencontre qui, initialement prévue à 19 heures 30, se tiendra à 19 heures.
La librairie se trouve au 2 bis rue du Jourdain dans le XXe arrondissement. La rencontre aura lieu le mardi 20 octobre.
Ce matin, agréable surprise, un bel article de François Angelier dans Le Monde des livres au sujet du Maître et Marguerite.
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Qui plus est, cet article est repris dans la sélection des livres recommandés, la « Liste de la matinale ».
Enfin, si l’on est sur Facebook, il est possible d’écouter la lecture de la fin du roman par François Wolfermann, directeur de la librairie Kléber à Strasbourg, magistrale lecture qui donne envie de redécouvrir le livre.
Et un article intéressant de Diapasonsur la présence de la musique dans Le Maître et Marguerite.
Ce soir, rencontre à l’excellente librairie Bisey à Mulhouse autour de la traduction du Maître et Marguerite et des éditions Mesures. Hélas, j’ai dû rentrer en urgence et André Markowicz seul pourra être présent. Pas de chance : la rencontre était vraiment bien annoncée par Luc Widmaier et je regrette d’autant plus ce contretemps que plusieurs amis attendaient de me voir, ce qui semblait inespéré après (et peut-être avant) ces temps de confinement.
Aujourd’hui reparaissent les Fables de Marie de France. J’en profite pour préciser que les Lais ne sont pas épuisés, contrairement à ce que m’indiquent plusieurs lecteurs. Il suffit de les demander en librairie.
Ainsi ces traductions jamais référencées poursuivent-elles leur vie grâce aux lecteurs, et notamment grâce aux professeurs qui les font connaître à leurs élèves en les donnant à lire à haute voix.
Merci à eux. Merci à Delphine Thiet qui a enregistré le « Lai du rossignol » pour ses élèves, et merci au professeur qui me rappelle que Bisclavret, le film d’Émilie Mercier couronné par tant de prix, est un merveilleux moyen d’initier les élèves à la littérature médiévale. Bien qu’il en soit plus disponible en DVD autonome, il est possible de l’acheter sur le site de l’éditeur, Folimage.
Et il est aussi possible de donner à entendre l’enregistrement de la Comédie française qui a été si généreusement mis à ma disposition par France-Culture.
Ce soir, à 19 h 45, rencontre à la librairie Charybde pour parler de la traduction du Maître et Marguerite (parue hier) et des éditions Mesures.
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Librairie Charybde
81 rue du Charolais 75012 Paris 09.54.33.05.71
M° Gare de Lyon
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C’est pour moi l’occasion de rencontrer enfin Hugues Robert qui est le seul critique à avoir accompagné la parution des quatre livres de Sur champ de sable — belle occasion aussi de rassembler ses articles qui, lus ensemble, ses articles ne se contentent pas d’éclairer ces quatre livres à lire en miroir mais prennent une profondeur nouvelle, comme de reflets en reflets.
Ce soir, à 19 h 30, rencontre à la librairie du Canal dans le Xe arrondissement, pour évoquer en compagnie d’André Markowicz la traduction du Maître et Marguerite et la deuxième saison des éditions Mesures.
La Librairie du Canal
3 rue Eugène Varlin 75010 Paris Tel : 01 42 08 72 78 Email : lalibrairieducanal[@]gmail.com
J’ai reçu une lettre remarquable adressée par un courageux lecteur nantais au maire de Nantes suite à la campagne de bretonnisation des noms de lieu qui est en cours.
Ce qui pourrait passer pour ridicule folklore est, en fait, essentiel pour appuyer le projet de « réunification », prélude à l’autonomie, puis à l’indépendance de la Bretagne, le modèle proposé étant celui de l’Écosse et de la Catalogne. Tel est le projet du lobby patronal de l’Institut de Locarn, appuyé par le conseil régional et, à présent, par le président de la République dont le « pacte girondin » est si chafouinement passé sous silence.
Voici cette lettre (vu les déchaînement de haine auxquels il faut s’attendre, j’ai effacé son nom).
Pour mieux comprendre les enjeux de cette bretonnisation des noms de lieux, je vous invite à lire l’article « Violence toponymique en Bretagne » qui a été publié dans une revue canadienne mais n’aurait jamais pu trouver droit de cité en France : n’oublions pas que ce sont les pouvoirs publics qui organisent cette fabrique du cadastre sur base ethnique fantasmée.
Ça y est, nous avons enfin tout à fait fini de corriger les épreuves du Maître et Marguerite… Après le confinement, les épreuves et la canicule, nous nous plaçons sous la protection de saint Livertin pour attendre la parution le 16 septembre.
Chaque jour, pendant l’été, de 11 heures à midi, France Inter s’arrête sur le marché d’une ville de France. Le marché de Rostrenen qui a lieu (comme chacun sait) le mardi a été l’occasion d’une rencontre très intéressante qui sera diffusée le 4 août.
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L’émission peut être écoutée en ligne
Une bonne partie de ce je disais a été coupée, ce qui donne un résultat un peu bizarre, mais enfin, c’est la première fois depuis 2002 (c’est-à-dire depuis la parutiondu Monde comme si ) qu’une radio me donne la parole en Bretagne.
En plein temps de confinement a paru la nouvelle édition de La Fille du capitaine, nouvelle traduction, nouvelle édition, suivie de Pouchkine et Pougatchov de Marina Tsvétaïéva.
Au début, j’ai été très surprise par l’illustration de couverture proposée par Actes Sud et il m’a fallu du temps pour comprendre qu’en effet, elle correspondait aussi à une nouvelle lecture du texte. Personnage en creux, celle qui est désignée comme la fille du capitaine est bien l’héroïne du roman, et sa dignité mélancolique rappelle celle de Tatiana, qui renvoie Eugène Onéguine à sa légèreté et à son vide. Griniov, le narrateur, loin d’être un héros, est loin aussi d’être le benêt balloté par les événements qu’il observe, et qu’il observe comme cet adolescent en arrière-plan, avec acuité.
Bref, nous sommes très loin du roman d’aventures pour la jeunesse qu’invitent à voir les autres éditions. Comme j’avais trouvé des illustrations de couverture qui, à mon avis, pouvaient convenir, j’avais cru devoir les comparer avec celles qu’avaient retenu les éditeurs. Et voilà ce que donnait un bref repérage…
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D’où il résultait que nous ne traduisions pas du tout le même texte. Ce qui me semblait essentiel était la figure de Pougatchov, comme le dit Marina Tsvétaïéva — figure de la rébellion face au pouvoir mais figure noire et maléfique, face à celle de la fille du capitaine, victime désignée et qui ne consent pas au rôle de victime. Il fallait se laisser porter vers les arrières-fonds du texte, avec une attention d’autant plus en éveil que légèrement distraite, comme on se penche sur un cours d’eau limpide pour discerner ses profondeurs.
Je cherchais une image qui dise cette attention flottante, et l’éditeur l’a fait porter sur le visage du personnage apparemment le plus effacé, et qui a pourtant, selon la volonté de Pouchkine, donné son titre au roman.
Belle expérience de travail d’édition poursuivi en collaboration avec la directrice éditoriale, Sophie Duc, et les graphistes : une traduction ouvre sur une nouvelle perception d’un texte et appelle à ce qui est pour un éditeur une prise de risque. Ce livre ne ressemble à rien de connu et, bizarre, énigmatique, il appelle à se pencher sur l’énigme qui fait de lui un adieu. Après l’avoir écrit, Pouchkine est allé vers sa mort. Encore fallait-il rendre à ce roman qui est d’abord un poème sa valeur testamentaire.