Mesures à Chambéry

Aujourd’hui, nous présentons les livres des éditions Mesures à Chambéry où la librairie Garin nous invite.

Publié dans Traduction | 2 commentaires

Mistoufles

©Dan Ramaen

.

Je viens de recevoir le journal Bretagne-Ile-de-France où l’on trouve une interview très intéressante sur l’expérience des Mistoufles.

Belle occasion d’aller voir la page des Mistoufles sur le site de la compagnie L’Unijambiste récemment mis à jour…

.

Publié dans chanson, comptine, disque, enfants, Mistoufles, Poésie | Laisser un commentaire

Burthulet

Magnifique rencontre hier à Burthulet — je préfère parler de rencontre plutôt que de concert tant la présence du public était amicale et l’attention intense. On ne pouvait pas rêver de plus beau lieu et de plus beau moment pour Brumaire : l’enclos de la chapelle de Burthulet entouré de grands arbres par cette première journée d’automne, déjà légèrement froide, sous un ciel bleu brillant parfois tout au bord de l’ondée… C’était avant l’heure comme un écho avant-coureur de la Toussaint donnant une présence presque miraculeuse aux textes, à la voix grave de la contrebasse d’Hélène Labarrière et à celle d’Annie Ebrel, plus belle que jamais.  Le plus émouvant était d’ailleurs l’attention apportée aux poèmes russes dit en miroir par André Markowicz, et l’on avait l’impression que les mélodies venaient se refléter dans la poésie de Pasternak qui leur donnait une profondeur mystérieuse.

Le matin, la chapelle parvenait à peine à contenir les auditeurs venus si nombreux que la conférence sur Nicolas Le Bras, père d’Anatole, a dû commencer en retard et j’ai cru qu’il fallait s’arrêter au bout d’une heure alors que tout le monde attendait de pouvoir poser des questions… mais la rencontre a pu avoir lieu après, autour de la table de livres que nous avions apportés — belle occasion de se retrouver et belle occasion de mettre au grand jour les toutes jeunettes éditions Mesures. Nombreuses sont les personnes qui ont demandé Brumaire pour retrouver les textes du spectacle. Le plus émouvant était de retrouver les spectateurs qui se souvenaient encore d’Avril et parfois me citaient des fragments qu’ils attendaient de retrouver dans le livre comme s’il s’agissait de fragments de leur propre mémoire.

Enfin, nous avons eu l’impression de ressusciter Marie Quelen et Anne le Gardien, bien oubliées depuis ces jours de 1853 au cours desquels Nicolas, le père d’Anatole Le Braz, recueillait les chansons de la « vieille mendiante » Marie-Anne Le Noan dont nous avons aussi un peu ressuscité la mémoire.

Publié dans Annie Ebrel, Basse-Bretagne, Bretagne, chanson, Conférence, Conte, Éditions Mesures, Musique, Pasternak, Poésie, Poésie russe, Rencontre, Signature, Spectacle | Laisser un commentaire

Retour aux sources

Anatole Le Braz est né voilà 150 ans à Saint-Servais (alors en Duault). Invitée à donner Brumaire dans l’enclos de la chapelle de Burthulet le 1erseptembre à 15 heures pour clore la séquence 2019 des Lieux mouvants, j’ai indiqué au détour d’une conversation qu’il serait intéressant de rendre justice à Nicolas, le père d’Anatole, tout en rendant justice du même coup aux habitants de Duault qui lui avaient si tôt donné tant de chansons. Et l’on m’a pris au mot : dimanche donc, à 11 heures, dans l’enclos de la chapelle de Burthulet, nous donnons, Annie Ebrel et moi, une conférence sur Anatole Le Braz qui a, à la suite de Luzel, puis avec lui, publié une partie de la collecte de Nicolas sans en mentionner la source. 

Ce sera pour nous l’occasion de révéler des gwerz jamais chantées, notamment la gwerz de « Marie Quelen » qui se déroule à Burthulet même et qui a été donnée par une mendiante de Duault : une terrible histoire d’inceste et d’infanticide en forme de conte fantastique. C’est sur le mur de l’enclos du cimetière de Burthulet à l’ombre du calvaire que les colombes et les corbeaux se disputent l’âme de Marie… 

Cette rencontre a été intitulée « Retour aux sources » et, de fait, c’est un retour aux sources pour Annie et pour moi puisque nos familles sont, de très longue date, originaires de Burthulet. 

Publié dans Annie Ebrel, Bretagne, chanson, Conférence, Folklore, grandes collectes, gwerz, histoire, Luzel, Rencontre | Laisser un commentaire

Signature à Rostrenen

Mardi 27 à partir de 10 heures à la Maison de la presse de Rostrenen, je signerai les trois premiers livres qui viennent de paraître aux éditions Mesures.

Cette rencontre a lieu à l’occasion de la parution de Brumaire (livre à l’origine du spectacle qui sera donné le 1er septembre à Burthulet dans le cadre des Lieux mouvants).

Je signerai aussi les livres pour enfants qui viennent juste de paraître, notamment Alionouchka, et d’autres livres difficiles à trouver auxquels je tiens.

Publié dans Rencontre, Signature | Laisser un commentaire

Assomption

Bizarre de penser que voici l’Assomption passée et, pour la première fois, le livre qui évoque ces étés d’enfance est en vente alors que les derniers vestiges de ce qui était naguère le plus haut moment de l’année en haute Cornouaille se sont dispersés avec les cendres du brasier sur la colline.

Bizarre de penser que les vestiges des ces images d’enfance semblent eux-mêmes vestiges de temps qui dans quelques années seront abolis comme issus d’une histoire étrange…

Et que ce qui semblait immuable s’est défait en si peu d’années comme la cendre s’envole au vent…

J’ai du moins rédigé une page sur ce livre peut-être lui aussi difficile à comprendre, et je me prépare maintenant à descendre vers l’automne avec Brumaire qui doit être donné le 1er septembre à Burthulet en clôture de cette saison des Lieux mouvants.

Publié dans Traduction | Laisser un commentaire

Une maison très spéciale

Moi qui, ayant reçu un article roboratif sur l’un des livres de Ruth Krauss illustré par Maurice Sendak, venais de leur consacrer ici une chronique, voilà que  je reçois Une maison très spéciale, le dernier livre de Ruth Krauss et Maurice Sendak que j’ai traduit.

C’est aussi un livre très spécial qui est composé comme sur un air de jazz et toutes les images ont l’air de danser. Il a d’ailleurs été mis en musique et je trouve que l’interprétation de Shannon L. Linville est très réussie.

Difficile de trouver mieux pour apprendre l’anglais aux enfants Et difficile de trouver mieux aussi comme illustration de l’article de Ludivine Bouton-Kelly que je commentais la dernière fois, puisqu’il s’agissait bien de traduire le rythme…   

Encore l’un de ces petits trésors qu’on se passe entre amis comme un secret à partager.

Publié dans enfants, illustration, Poésie, Sendak, Traduction | Laisser un commentaire

Deux exemples de traduction

Je trouve en ligne, par le plus grand des hasards, le texte d’une communication sur deux de mes traductions paru en janvier 2019 dans la revue Palimpsestes : très intéressant puisque ce texte fait suite aux échanges avec les étudiants de l’université de Brest, mis en ligne ici même, échanges qui faisaient suite à la page My Translative MethodJ’ai traduit trois livres de Shel Silverstein, Le Petit Bout manquant, son complément Le Petit Bout manquant rencontre le grand O,qui sont toujours disponibles aux éditions MeMo, et Le Bord du monde qui est épuisé depuis longtemps.  J’en ai même traduit un autre à la demande de mon éditeur mais je l’ai traduit pour rien puisqu’en fin de compte, ayant changé d’avis, il a choisi de publier plutôt Le Bord du monde. 

C’est le livre le plus important de Shel, comme le rappelle Ludivine Bouton-Kelly qui a écrit cette communication – et c’était un livre difficile à traduire car il fallait transposer les rimes, le rythme et cela pour servir la progression des blagues illustrées par Shel lui-même, auteur, illustrateur et musicien – il n’était pas simple de faire en sorte que ses poèmes puissent se chanter en français aussi, mais je dois dire que, si les livres de Shel se sont vendus à plus de vingt millions d’exemplaires dans le monde, en France, nul ne s’est soucié de le chanter. Je vous invite à aller faire un petit tour sur son site, ne serait-ce que pour voir comment vous traduiriez « Ikle Me, Pickle Me, Tickle Me too ». Le petit film est très bien fait (il faut juste choisir l’icône Where the Sidewalks Ends sur la page qui comporte un film d’animation pour chaque livre). 

Si l’on pratiquait la traduction à la française (la traduction « à la française » consistant à transposer le sens en ignorant la forme) les poèmes de Shel devenaient simplement débiles. 

Ludivine Bouton-Kelly a eu l’idée de mettre en parallèle cette traduction qui m’a laissée totalement épuisée (en plus, je venais de traduire Le Roi Lear) avec la traduction d’un récit en prose, tout simple, sans difficulté apparente, et qui demandait simplement à transposer le style du petit garçon, Le Petit Brown.

Cette très jolie histoire d’un petit garçon de quatre ans laissé à lui-même appelait, de fait, sans que j’en aie eu conscience, une prise en compte de la musicalité du texte pour faire passer le non-dit. Aussi étrange que cela puisse paraître, ces deux exemples sont complémentaires car ils occupent deux extrémités du spectre et s’éclairent ; dans le premier cas, le rôle de la prosodie est absolument décisif et réduire le style à un vers libre informe reviendrait à tuer le texte ; dans le second cas, le rôle de la prosodie est très discret, mais l’effacer pour réduire le style à une prose réaliste dite pour enfants reviendrait aussi à tuer le texte. Le petit Brown ne raconte pas une histoire, il dit sa solitude et c’est à lui-même qu’il parle. Nous ne sommes, en fin de compte, pas si loin de l’optimisme débordant d’énergie de l’infatigable Shel. 

Il est de plus en plus rare que le style soit pris en compte comme donnée fondamentale et, dans la grande confusion régnante, de telles réflexions sont précieuses. 

En revanche, il est bien dommage que ces analyses si précises portent sur un texte défunt. Le Bord du monde ne se trouve plus nulle part sinon en bibliothèque depuis des années (sur amazon, on le propose à 790 € et, triste consolation, je peux me dire que les quelques exemplaires qui me restent valent leur pesant d’or). 

Et voici en PDF l’article de Ludivine Bouton-Kelly :

Publié dans colloque, enfants, illustration, Shel Silverstein, Traduction | Laisser un commentaire

Un trou, c’est pour creuser

Un lecteur m’adresse un article sur l’un des livres illustrés par Maurice Sendak que j’ai traduits : très joli article, et qui, chose rare (surtout s’agissant de littérature dite enfantine), prend en compte la traduction.

Nous avions fait ici lors de la parution du livre une sorte de club de traduction qui était plein d’enseignements… Il est agréable de penser que des critiques s’y sont intéressés.

Un trou, c’est pour creuser est le complément d’une autre petite merveille de Ruth Krauss, Ouvrir la porte aux papillons. La méthode de Ruth Krauss, à savoir demander aux enfants de proposer des définitions et les écouter avec complicité en tenant compte des doubles sens possibles qui en font le mystère et la poésie, est bien expliquée dans cet article.

En fait, ce sont des livres qui s’adressent autant aux adultes qu’aux enfants et qui peuvent circuler comme de petits secrets à partager : « Ouvrir la porte aux papillons est une bonne chose »

Publié dans article, Enfance, illustration, Poésie, Sendak, Traduction, Traduction | Laisser un commentaire

Charybde (2)

À ma grande surprise, moi qui avais déjà été émerveillée par la note de lecture d’Hugues Robert sur Assomption,je découvre une nouvelle note de lecture, tout aussi fine et intelligente, sur Buée. Le rôle des quatrains et de la poésie baroque dans l’ensemble des quatre livres (qui sont construits par unités de quatre, et sur les tensions du baroque à l’intérieur d’un cadre rigide) est noté pour la première fois, avec une remarquable perspicacité, et les  rapprochements suggérés par Hugues Robert m’ouvrent à moi-même des perspectives auxquelles je n’avais jamais pensé. 

Si les éditions Mesures sont l’occasion de rencontres aussi exceptionnelles, alors nous pouvons nous réjouir de nous être lancés dans cette aventure ! 

*

Note de lecture : « Buée » – Sur champ de sable II (Françoise Morvan)

POSTÉ PAR CHARYBDE2 ⋅ 26 JUILLET 2019⋅ POSTER UN COMMENTAIRE

CLASSÉ DANS  ADOLESCENCEALAIN-FOURNIERARTHUR RIMBAUDBRETAGNECHATEAUBRIANDCHRISTIAN PRIGENTCOLLÈGECONTES ET LÉGENDESDANIEL DEFOEENFANCEFORÊTHECTOR MALOTHENRY DE MONFREIDJEAN-BAPTISTE CHASSIGNETLAVOIRLITTÉRATURE FRANÇAISEMAISON FAMILIALEMÉLANCOLIE SALVATRICENATUREPIERRE MICHONPOÉSIEPOUVOIR DE L’IMAGINATIONRÊVERIEROBERT LOUIS STEVENSONSECRETSSOLITUDE ET COLLECTIFTRÉSORS

Légendes et forêts, pierres du collège et du lavoir, une magie secrète transmute l’enfance en adolescence, en ne la laissant pas se perdre de vue.

Deuxième volume du monumental « Sur champ de sable » de Françoise Morvan, après « Assomption », également publié en 2019 aux éditions Mesures« Buée » poursuit son exploration poétique d’une enfance et d’une adolescence adossées à une certaine maison de Rostrenen. L’élégante carte jointe à chaque volume du projet pour décrire ce dont il retourne ici, ou en tout cas donner des indices à son propos, développe ainsi cette étape : « La transparence froide et trouble s’est imposée pour ces jours d’adolescence qui s’étirent comme autrefois en Bretagne ces journées de lessive au lavoir, brutales et pleines d’une force trop vive, et la moindre parole s’inscrit dans la mémoire comme dans la glace. Le titre, Buée, fait allusion au vieux mot employé pour la lessive. »

Fugue


Tandis que les voix montent et que la salle se vide, la nuit vient déjà, les murs de plâtre absorbent la lumière, la porte a dû rester ouverte, on entend les souliers sonner sur les grandes marches de granit.
Plus tard les réverbères s’allument dans le bourg, on peut compter les coups de l’horloge enrouée du vieux collège. Il n’y a plus ni aumôniers ni maîtres, des ombres qui resserrent les préaux, des prières qui rôdent sous les ormes de la chapelle, des odeurs de potage ou de viandes qui ont déjà cuit très longtemps, et loin dans la distance la leçon de violon étirant sans fin la même sonate.

Les cyprès sont noirs, on se retire à pas de loup, et pendant que les murs de la classe se rapprochent, seul le marteau du cordonnier s’entend parfois au bas du bourg.

Parfois le prêtre vient chercher sa Bible. Il ferma la salle, à gros bruit de verrous, sans jamais penser à savoir si des enfants sont là, dans la classe, ou peut-être dehors, à le regarder, du fond de la réserve aux livres qui forme un creux dans le couloir.

Les soirs de fin d’hiver, presque au printemps déjà, tout se grave alors, tout devait se résoudre en cette présence dans le bruit des arbres, et comme on les retrouve autour de soi, ces grands couloirs de pierre du collège, ces escaliers à vis des tourelles, creusant l’ombre, donnant profondeur et mystère aux paroles recluses, on pense avoir droit de rester clandestin pour des éternités.

Avec l’avancée de l’hiver, les grêlons sur les vitres, les transparences du jour au lieu de la pluie habituelle, et ce son qui s’étire au loin, qui tend aussi à sa transparence, tout devient mince et tendu sur le vide.

Ce rossignol de verre dont on jouait près du ruisseau, le son du violon qui s’étire.

L’adolescence avant l’adolescence.

*

Si les fils conducteurs et rouges observés dès « Assomption » continuent ici à se déployer, souterrains ou affleurants, contes et légendes de Bretagne naturellement (mais, il faut le répéter, sans jamais servir de prétexte à quelle clameur identitaire que ce soit), romans et récits d’aventure, toujours omniprésents (Hector Malot faisant une apparition remarquée, aux côtés des déjà ancrés Daniel Defoe ou Robert Louis Stevenson, bientôt rejoint par la part Henry de Monfreid d’Arthur Rimbaud, par exemple), c’est la poésie baroque de Jean-Baptiste Chassignet (1571-1635), avec ses sonnets volontiers ensorcelants, qui donne à « Buée » l’essentiel de sa structure cachée, alors que la phrase poétique elle-même, lorsqu’elle délaisse le quatrain (plus souvent – semble-t-il – que dans le premier volume, qui assumait crânement sa quête de réhabilitation de cette forme particulière), esquisse quelques foulées du côté de Saint-John Perse et de ses chercheurs de signes en ouest, pour donner toute sa substance à une nature animée, à une humanité bucolique nourrie aussi de pierres, de sentiers et de couloirs (les collèges précieux et ambigus du Pierre Michon de « Vies minuscules »ne sont peut-être pas si loin), propices aux mystères et aux merveilles, quelque part, bien qu’au cœur même de la Bretagne intérieure, entre le Combourg de François-René de Chateaubriand et la Sologne d’Alain-Fournier.

Passagers clandestins


Et confiant dans ce sentiment d’être abandonné, laissé au hasard du sort, si loin des préoccupations qui assaillent les femmes à l’abri des maisons remplies de meubles lourds, ils se réfugient dans l’église pour dire des aventures où glissent des trouveurs de terres inconnues, inventeurs de trésors, passagers clandestins enfermés dans des caisses au milieu des anufrages, Romain Kalbris, Rimbaud, Robinson, gagneurs de terres rêvant de tours du monde menant en Casamance, à Vancouver ou Zanzibar, et comme ils se retirent, l’ombre descend dans la venelle, complice, rôdant pour les laisser partir sans être vus, passagers clandestins fuyant, tout allégés de rêves, vers les vallons gonflés de vent.

*

Ce n’est pourtant bien entendu nullement par hasard si, comme l’indiquent le titre et la note d’intention poétique déjà citée, la buée (même si elle est aussi présente avec son sens plus usuel, vapeur d’eau, qu’elle soit condensée sur une vitre ou légère brume matinale) installe le lavoir comme point d’ancrage secret, ou centre de gravité indispensable, du volume dans son ensemble. En un fabuleux parallèle avec un autre lavoir, celui qui ancre dans le réel la course folle du petit garçon briochin lancé à l’assaut de la vie, au milieu des fantasmagories de Goya, dans « Les enfances Chino » de Christian Prigent, la trace même de ce lieu, de ses pierres usées et battues, suggère un pont venteux et précieux entre la rêverie solitaire et le sens collectif, fût-il à l’état d’ébauche. Et c’est ainsi, par cette pierre philosophale si peu commune pourtant, que peut s’opérer doucement le début d’une transmutation entre enfance et adolescence, dans laquelle le matériau humain peut conserver ses caractéristiques, et offrir une poésie vivante, une mélancolie combattante, jamais domptée, à l’épreuve du temps, des intempéries et des sombres malentendus potentiels de l’âge adulte.

Orée


Rêveurs au front léger

Longeant à pas de loup le bord des ombres

Ils glissent doucement vers les orées

Où vont les chercheurs de fleurs de fougère

Puis se fondent sans bruit dans l’abri des feuillages

Et sentent la forêt qui les protège.

Publié dans Traduction | Laisser un commentaire